
Ahh… le bon vieux temps, cette chose indescriptible qui est dans chacune de nos vies à chacune des secondes passées. C’est fou qu’il soit là tout le temps, et partout. Rien que de me le dire, ça me perturbe. J’ai souvent voulu lui donner une définition, à ce temps, mais j’ai à chaque fois échoué. De la même manière que j’ai échoué à le dompter ou tout simplement à le comprendre. Il ressemble a un cassé-tête indéchiffrable créé juste pour embrouiller nos cerveaux. Je n’ai jamais vraiment eu la notion du temps mais j’ai passé des heures à l’observer pour essayer de me le représenter. Un échec cuisant ! Néanmoins j’ai remarqué que ma vision de celui-ci était quelque peu différente de l’ordinaire…
Avant-garde : si vous vous demandez pourquoi vous n’avez pas (forcément) pensé à ce que je vais tenter d’interpréter, (oui parce que j’ai du mal avec les explications), c’est normal, hein ! Et franchement c’est sûrement mieux pour vous car ça me prend la tête ! Ah et j’ai écrit ce texte en plusieurs fois, ce qui montre ma vision des choses selon mes émotions. L’écriture m’aide à exprimer ce que je n’arrive pas dire. Cela veut aussi dire qu’il est très personnel, alors forcement ça me stresse un peu.
Au début, je ne me suis pas rendue compte que j’observais le temps. Mon regard se posait sur mon entourage, qui évoluait au fils des années. Cette sensation est particulière, mélangée entre le bonheur de voir les personnes s’accepter et devenir plus matures et entre la tristesse de voir que mes relations avec elles vont complètement changer et à jamais. Je me suis aussi vu grandir, mais sûrement de manière plus subjective. Ça c’est vraiment flippant ! Nan mais c’est vrai, quand on y pense ! Je suis passée de l’âge ou la vie était en rose, à maintenant, où je vois la (trop) dure réalité du monde dans le quel je vis. Avant, mes plus grandes préoccupations étaient mes amis, mes peluches ou encore mes “Lego friends » et ma plus grande peur était de me faire gronder par ma professeur. Et puis j’ai commencé à comprendre des choses ; d’abord les moqueries, les engueulades, la solitude, puis les problèmes de famille, le dérèglement climatique, certaines de mes différences. Et je me suis retrouvée là, plantée devant ce qu’était vraiment le monde avec comme seule arme, euhhh pas grand chose. Je crois que c’est allé très vite chez moi, et je n’étais pas du tout préparée à ce choc. Mais j’ai fait avec, comme tout le monde, et j’ai fini par comprendre les codes de la société : des choses toutes bêtes mais qui ne me correspondaient pas. Dans le même temps, j’ai vu des amis partir. Malgré tous mes efforts pour leur ressembler, il fallait admettre que le temps nous séparerait un jour et qu’on n’avait pas les mêmes chemins à prendre. Je crois que c’est à ce moment que j’ai vraiment compris deux choses : que j’étais différente et surtout que le temps passait… (et vite en plus !)
Comme je vous l’ai dit avant, je n’ai pas vraiment la notion du temps. Comme beaucoup, les cours me paraissent super longs, et la fin d’après-midi, réduite par les devoirs, passe super vite. Ce qui me fait rire, c’est que je n’arrive déjà pas à gérer ma semaine et on me demande comment je vais les gérer pour les 10 prochaines années ! Je suis quelqu’un qui veut faire beaucoup de choses mais je n’ai pas l’organisation pour. Les gens disent que je devrais avoir des jours de 60h ou trois vies. Il n’ont pas tort, je veux tout faire, tout découvrir. Je ne veux renoncer à rien même si c’est impossible. Pour moi, choisir c’est se priver de quelque chose. Alors je me mens à moi-même, en remplissant mes journées de 30’000 trucs à faire. Je mets ce qui me plaît le moins à la fin (les devoirs par exemple) et finalement j’en fais une partie la nuit. Pour l’instant j’arrive à gérer mais je sais très bien que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. Ça me saoule et je mets la faute sur le temps même si c’est la mienne…
« Le temps nous paraît si simple, pourquoi est-il comme ça ? Il passe si vite dans les bons moments et il ralentit soudainement dans les mauvais. Pourquoi décide-t-il de s’arrêter à 1h du mat quand j’ai cours demain? Je sais que ce n’est qu’une illusion. En réalité, c’est de ma faute si je ne dors pas, si je suis en retard, ou simplement si je n’arrive pas à gérer mon temps. Il est si difficile à dompter pourtant on croit toujours y arriver. En oubliant qu’il a toujours un temps d’avance sur nous. »
Bref, j’espère qu’un jour j’arriverai à trouver un juste milieu entre une bonne organisation et un nombre d’activités raisonnable.
Je n’ai jamais la même vision du temps. Il change en fonction des événements vécus, certains étant plus marquants que d’autres. La vie ne laisse aucun retour en arrière, aucun « commande Z ». C’est à nous d’accepter ce qui est arrivé peut importe la gravité de la situation. Ces passes désagréables où l’on se retrouve désemparé face à la vie. La seule solution est d’attendre que ça passe, qu’on aille enfin mieux. Un des rares moments où j’ai vu le temps prendre son temps, lui qui court d’habitude si vite.
Le temps nous aide et apaise finalement la douleur. Une douleur poignardante, étouffante, qui nous laisse meurtris. On appelle ça le deuil, quel nom étrange… il n’y en pas qu’un. Celui auquel on pense est le deuil d’une personne. Il est dur celui là, nous ensevelissant sous une tristesse intense. Il nous empêche de respirer sans pause jusqu’à que la douleur s’adoucisse.
il y a aussi le deuil d’événements plus ou moins traumatisants. Celui-là, je le vis par phases. Il est supportable jusqu’à qu’on se rappelle qu’il a existé et qu’il se ressent dans nos comportements. Une de ces fois, où je me suis rappelée de la douleur d’un de ces événements j’ai écrit ça :
“ On nous dit souvent qu’avec le temps ça ira, mais le temps n’est pas plus fort que la mémoire. J’y ai longtemps cru, à ce mythe , mais plus je me familiarise avec le temps, plus je réalise à quel point il est faux. Le temps nous rend sûrement plus forts, plus réfléchis, mais il ne nous fait pas oublier. Je fais depuis longtemps une course poursuite avec mon passé. Mais dans cette course au bonheur, à chaque fois que je trébuche, il me rattrape et me frappe plus violemment que jamais. Je n’échappe à aucun souvenir. Chacun d’eux est comme un coup. Les plus anciens reviennent à chaque fois, additionnés à tous les nouveaux. Parfois j’ai l’impression que ma vie sera un éternel combat : remonter lentement la pente, puis soudain rechuter, encore et encore...
J’arrive à me rattraper à la dernière seconde, mais tout est à recommencer… face à cette énorme
pente, si longue à gravir ! Tout ces efforts valent-t-ils la peine ? »
Avec le recul, je remarque qu’en fait ça va… ma vie n’est pas simple mais ça ne m’empêche pas qu’elle soit incroyable. Tous les événements vécus font de nous la personne qu’on est. Parfois, j’aimerais bien changer mon passé puis je me dis que ça n’est pas arrivé pour rien.
Peut-être quand lisant ce texte vous aurez compris que j’ai peur du temps. Je m’enferme dans le passé quand je ne suis pas en train de planifier tout mon avenir. J’en oublie la seule chose que je peux vraiment faire : vivre dans le présent. (Mais bon, entre nous, c’est moins risqué de rester dans sa tête). Plus sérieusement, j’ai du mal à me dire que je ne pourrai pas changer mes actions, mais j’apprends tous les jours.
Aujourd’hui je fais au mieux ; je prends le temps de faire ce qui me plaît (ou du moins j’essaie) sans penser à tout ce qui m’en fait perdre. Je me détache lentement du regard des autres pour me consacrer à ce qui m’importe vraiment ! Je remercie d’ailleurs mes amis et ma famille qui me font passer de super moments et oublier que le temps passe !!
The end
Assis à table, la tête appuyée sur ses mains, il est paisiblement entrain de rêver quand soudain... il sursaute !
- Chéri, tu t’es encore endormi ! Bon, tu peux aider Agathe pour son devoir de géographie s’il te plaît ?
- Hein..., quoi... ? dit Alexandre. Ah..., oui bien sûr ! Allez, viens ma puce on va travailler.
- Alors tu vois là, il faut faire un graphique et noter le taux de la population rurale, la population urbaine et la population mondiale.
- Ah, mais c’est juste ça ? dit Agathe.
- Oui exactement ça !
- Cool, merci papa, maintenant je peux aller jouer ! s’exclame la fillette.
- Eh, attends c’était ton dernier devoir ?
- Oui ne t’inquiète pas !
Et smack elle lui dépose un bisou et s’en va.
Alexandre a 44 ans. Il est père de deux enfants ; Agathe 8 ans et Julien 3 ans. Marié à Stacy, ils vivent dans une belle petite maison en bord de mer.
Alexandre est de nature impatiente et curieuse. Il aime beaucoup son travail, sa maison, sa famille mais depuis quelques temps il semble très pensif. Il semble surtout intéressé par la mort. Comme il est vraiment impatient, il cherche à tout prix un moyen d’aller dans le monde des morts pour assouvir son désir de curiosité, mais ça il ne l’a raconté à personne. Il cherche, il cherche mais ne trouve pas de moyen pour atteindre son but. Alors il décide de se concentrer sur la vaisselle.
Une fois, cette tâche terminée, il peut se remettre à chercher une idée pour trouver comment aller dans le monde des morts. “Ça y est ! Mais qu’est-ce que je suis bête de ne pas y avoir pensé plus tôt”, se dit-il. Il irait à la droguerie acheter des cachets pour se suicider. Le seul problème est qu’il ne doit pas se faire remarquer. Alors l’unique moyen d’y arriver est de trouver une excuse puis de la donner à son boulot et à sa famille. Ainsi il crée un faux mail sur son ordinateur et se l’envoie à lui-même. Puis, il dit à sa femme :
- Chérie, j’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer ! Je dois partir en voyage pour le boulot avec toute mon équipe.
- Oh non !!!!!! Et c’est quand ??
- Vendredi...
- Quoi !??! s'égosille Stacy. Mais on est mardi, donc c’est dans trois jours !!! Oh mon dieu.
Le lendemain matin, il part au travail et tout ne se passe pas comme prévu.
- Monsieur Pétricor, votre employé Monsieur Alexandre Keller veut vous parler, dit un secrétaire.
- Eh bien, faites-le entrer !
- Bonjour monsieur Pétricor, je voulais vous parler d’une chose...
- Eh bien, je vous écoute !
- Je vais partir en vacances avec ma famille.
En disant ces mots Alexandre a des gouttes de sueur qui coulent sur son front car il sait que son chef réagira mal.
- Eh bien... dit-il en étant plongé dans ses pensées, mais... attendez..., quoi ???!!!? Non ce n’est pas possible vous êtes mon meilleur employé !
- Je sais mais je ne peux pas décevoir ma femme, vous la connaissez !
- Eh bien si c’est pour le bien de votre famille, alors déguerpissez que je ne vous voie plus jusqu'à votre retour ! Déjà que je vous vois dans mes rêves, alors là je vais vous voir partout !
- Ah ok... bon, alors au revoir monsieur.
- Au fait, vous partez combien de temps ???
- Euh... pendant, pendant...
- Pendant ??? Eh bien répondez-moi enfin !
- Pendant un ou deux mois, au revoir monsieur.
Il s’enfuit et s’en alla à la droguerie, mais... horreur, il croise sa femme, donc vite il se dépêche de courir à la boulangerie d’en face. Mais trop tard ! Elle l’a vu, alors il prend un air décontracté et lui dit bonjour avec un sourire forcé.
- Bonjour mon chéri, tu n’es pas au travail ?
- Heu non, j’ai ma pause, dit-il embarrassé.
- Bah dis donc, elle est tôt aujourd’hui !
- Ah oui je n’avais pas remarqué. Bon j’y retourne. Bye !
C’est raté pour la droguerie mais il y retournera après.
Quelques heures plus tard, après avoir attendu sur un banc, il achète ses cachets et il rentre à la maison.
A peine arrivé, il range les médicaments dans le double fond de son tiroir de table de chevet.
Tout excité d’avoir réussi sa mission, il est impatient d’être vendredi pour tenter cette expérience.
Pour ne pas éveiller les soupçons de sa femme et de son chef, Alexandre doit vagabonder dans la ville tout le mercredi, le jeudi et le vendredi.
Vendredi soir, lors du repas, une cuillère d’épinards bien posée dans l’assiette de Julien, son fils, voltige soudainement durant quelques secondes et atterrit sur le père de famille abasourdi tellement il est perdu dans ses pensées. Ce petit choc est l’excuse parfaite pour lui. Il se lève, prétexte l'urgence du départ et, après avoir embrassé sa femme et ses enfants, part soit-disant en voyage.
En réalité, Alexandre roule quelques heures jusqu’à la piscine municipale qui est fermée. Il connait bien cet endroit et n’a pas trop de mal à trouver une entrée clandestine à l’arrière du bâtiment. Son plan est de vivre son expérience au calme dans ces vestiaires familiers.
Après une longue réflexion, ce qui n’est pas habituel pour lui, il prend rapidement ses cachets et s’endort avec un gros mal de tête.
Peu de temps après, il se réveille dans un endroit tout blanc et inconnu. Il se lève et marche longuement. Soudain, à bout de force, il aperçoit un point coloré. Il s’y approche et entre dans un tunnel lumineux.
Une voix lointaine et résonnante retentit. “Bonjour Alexandre, tu te trouves en ce moment dans cet espace mystérieux entre la vie et la mort. Tu as deux possibilités mais un seul choix. Soit tu reviens en vie, soit tu entres dans le monde des morts. A toi de choisir, mais choisis bien car cela sera irréversible.
- Alors moi je ne veux aucune de tes possibilités la petite voix ! Moi, ce que je veux c’est expérimenter ton monde pendant un mois, dit-il de manière assurée.
- Je suis désolée mais ce ne sera pas possible car c’est soit l’un soit l’autre.
- Mais je m’en fiche que ce ne soit pas possible ! Au pire tu fais une exception.
− Très bien. Je vais t’envoyer dans le monde des morts mais ne viens pas pleurnicher dans ma tunique si tu le regrettes.”
Et “zwouip”, il se retrouve dans un monde étrange.
Après qu’un jeune homme lui ait attribué un logement, il s’affale sur son lit et s’endort ravi d’être dans un monde inconnu et assoiffé par l’aventure.
Le lendemain matin, il se lève tôt pour profiter de la journée. La première chose qui le choque est l'absence de soleil. Alors il sort le carnet dans lequel il a prévu de noter tout ce qui est différent que dans son monde et y note “Dans le monde des morts, il n’y a pas de soleil.”
Ensuite il commence à découvrir avec émerveillement les bâtiments typiques. Il croise son grand-père Jacqui qui l’invite à boire le thé et lui explique le fonctionnement de la ville. Il mange des burgers transparents et rigole car il voit le thé transparent couler dans l’œsophage de Jacqui lui-même transparent. Après une journée aussi fatigante que palpitante, il décide de se payer un restaurant.
La semaine suivante il n’a toujours pas fini de visiter l’étrange monde. Alors il étudie un plan des églises et s’y rend. Il n’a pas mis un seul pied dans l’église Ellabroyère quand on l’arrête.
- Mais monsieur je n’ai rien fait !
- Oui, je sais mais on ne peut pas vous laisser passer car notre job c’est d’arrêter tous les gens qui ne sont pas transparents, dit le garde.
- Je suis désolé mais je suis nouveau et je ne savais pas.
- Ok, c’est bon pour cette fois.
“Drôles de types”, se dit-il.
Alexandre pénètre dans l’église. Là il découvre que les morts n’ont pas de religion. Il s’assied sur un banc et s’assoupit. Une heure après, il se réveille et rentre chez lui. Les jours suivants, il passe son temps à visiter d'autres églises.
Pendant ce temps, Stacy, Agathe et Julien poursuivent leur routine.
Un matin, la femme d’Alexandre passe devant le bureau de son mari. Elle voit que tous les employés de l’équipe sont à leur poste. Éberluée, elle entre dans le bureau et demande pourquoi ils ne sont pas en voyage.
Monsieur Pétri-cor arrive et, surpris d’entendre la voix de Stacy, demande à son tour ce qu’elle fait là alors qu’elle est censée être en vacances.
Après une longue discussion, ils se rendent au poste de police pour déclarer la disparition d’Alexandre.
Un mois après, dans le monde des morts...
Alexandre est dans son lit et il crie de toutes ses forces !
- Bon... la mort ! C'est bon là, tu peux venir me rechercher ! Je ne voudrais pas trop manquer à ma famille.
“Écoute moi, jadis j’ai voulu te prévenir que tu ne pourrais plus revenir en arrière mais tu n’as pas voulu m’écouter. Donc ton sort est de rester ici jusqu'à ce que ton âme trouve un autre corps. Bonne nuit !”
Et la voix s’éloigne.
Alors une colère incontrôlable envahit sa gorge et il explose en sanglots.
Le temps lui semble long. Alexandre a le sentiment d’avoir véritablement terminé son exploration dans ce monde. Il déprime et, contre son gré, il revisite les églises qu’il a déjà découvertes. Cela lui permet de sentir proche de son fils qui est un passionné.
Malgré cela, il se sent mal et regrette amèrement son choix.
Sans savoir exactement comment, Alexandre tient le coup et, jour après jour, il se lève, s’habille, mange quelque chose et voit les jours défiler.
Quelques années après, la petite voix revient vers Alexandre et lui dit :
“Écoute Alexandre, j'ai beaucoup réfléchi et je pense que tout homme a droit à une deuxième chance. Alors j'aimerais juste que tu te rendes compte de la bêtise que tu as faite et j'aimerais que tu écoutes attentivement ces mots.”
...
“Le temps est le seul phénomène que l’homme ne peut pas contrôler, alors ne gaspille pas ton temps à vouloir changer le moment présent.”
“Ah, et j'ai oublié de te dire qu'une année dans le monde des morts représente 10 ans sur Terre. Cela veut dire que tu seras surement célibataire car ta femme a vieilli et t’a probablement oublié. Maintenant, file et ne fait plus de bêtises !”
L’homme remercie la mort et ne se fait pas prier pour déguerpir aussitôt.

Après un voyage de retour plein de sensations étranges, il se retrouve dans les vestiaires de la piscine.
Il rentre chez lui mais son ancienne maison est abandonnée.
Il décide de se payer un hôtel et le lendemain il erre dans les rues, vide et dépressif.
Une bouteille de bière à la main, Alexandre se rend dans l'église préférée de son fils.
Sur le chemin, il voit une vieille dame qui se dirige au même endroit que lui.
Il commence à la suivre et se rend compte qu’elle lui fait penser à son ancienne femme.
Quand il sort de l’église il pleut.
Sa fille aime tant la pluie !
En se remémorant ces vieux souvenirs, il jette à la poubelle sa bière et a un flash ; il court vers cette femme qu’il a reconnue, il la soulève de toutes ses forces en criant par-dessus tous les toits : “Stacy, c’est Stacy ! J'ai retrouvé Stacy !”.
Il crie, il pleure de joie et l’a fait tournoyer dans les airs. Elle aussi l’avait reconnu.
C'est vrai qu'elle a pris un coup de vieux mais… la pluie, elle, n’a pas vieilli…

Le temps est une notion complexe et difficile à exprimer car si général également. Il m’est compliqué d’écrire à ce sujet tant il y aurait d’aspects à aborder. Par exemple, quand j’y pense ça me fait peur de me dire que ça passe si vite mais à la fois si lentement. Le temps emporte les souvenirs, le passé semble si proche et si lointain. Le temps en tant que durée nous permet de rassembler des événements, de les situer avec un début, un présent et une fin. Le temps fait partie de la vie et permet de nous définir en tant qu’humain. Que serait l’histoire sans le temps en terme de dates, où situerions-nous les étapes de l’évolution humaine si l’on ne pouvait la décrire de manière temporelle?
Du point de vue d’une adolescente de treize ans, le temps en soit ne veut rien dire, si ce n’est qu’il me permet de me situer dans l’espace au niveau de mon arrivée sur la terre, qu’il me donne des indications sur la durée de la vie et qu’il me permet de me dire que j’ai le temps. Oui, le temps de grandir, de faire mes expériences et de savourer l’instant présent.
J’aime cette notion de temps qui rythme le quotidien, qui règle notre existence et qui rassure au fond. Il m’est difficile de concevoir un monde sans la présence du temps, serait-ce un monde différent? La notion du jour et de la nuit existerait-elle? Un moment sans heure, minute, ni seconde n’aurait-il pas modifié le fondement des mathématiques? Comment quantifierait-on notre passage sur la terre?
Le temps dans la diversité du vocabulaire et de sa signification me semble indispensable. Il fait partie de ma perception du monde et je ne concevrai pas la vie sans cette notion qu’on nous inculque dès notre naissance.
Il y aurait tant à écrire encore, mais je n’ai plus le temps...


