Comment reconnaître un bon livre ? Je pas se tromper ? Pour moi, ce sera celui qui nous touche, qui nous questionne. Alors, inévitablement, L'étourbillon entre dans cette catégorie.

Comment ne pas être touchée par cette ado, secrète, "sauvage", qui cherche à affronter un monde, son monde ? Comment ne pas être boulversé par le deuil, le mutisme du père ? Comment ne pas admirer l'autonomie de l'héroïne et sa volonté à s'intégrer ? Car oui, si cette histoire parle de douleurs, de tristesse, de l'insoutenable, à demi-mots parfois, c'est avant tout une question de courage, de résilience et d'espoir ! Mais peut-être faut-il déjà avoir un peu vécu pour apprécier davantage ces non-dits...
Il n’avait pas tellement plu ce jour-là, mais l’air était déjà tellement saturé d’eau que ça donnait l’impression qu’il pleuvait du sol. Et il n’y avait plus rien, l’univers entier avait disparu avec elle. Je me sentais horriblement soulagée par sa mort, je me souviens m’être dit « Voilà, il ne peut plus rien m’arriver » parce que je pensais que rien de pire ne peut arriver dans une vie. Papa et moi ont était à deux, dans le parking derrière l’hôpital et on contemplait ce rien. Etrangement, j’avais l’impression qu’il était soulagé, lui aussi. On ne peut pas passer toute une vie à regarder la vie déserter une personne qu’on aime, à un moment on préfère que ça cesse, on préfère ne plus du tout voir cette personne que de la voir comme ça. Et après, je le sais maintenant, on s’en veut terriblement. Mais, sur le coup, j’avais l’impression qu’on m’avait retiré un poids énorme des épaules pour le remettre quelque part entre mon estomac et mon œsophage, mais il n’était pas encore vraiment déposé. Puis, ce poids deviendrait un vide, encore beaucoup plus lourd. Un vide qui creuserait pendant longtemps. (pp. 78-79)

Quiconque a déjà eu dans son entourage quelqu'un cloué sur un fauteuil connaît les difficultés inhérentes à cette "mobilité". Même les gestes les plus anodins se compliquent à une vitesse folle.
Ellie affronte son handicap avec courage et ne jure que par la cuisine. Lorsque, contrainte de partir au chevet de son grand-père, l'opportunité de participer à un concours culinaire se présente, elle se hâte de sauter le pas (sic!). Mais il ne s'agit de loin pas que d'une histoire de petits plats. D'amitiés, aussi. Des profondes, sincères. De la famille, omniprésente. Et d'espoir.
Seul gros gros bémol à mon goût : la présence un peu trop marquée de la religion. L'église, les prières... alors oui, je veux bien croire que la foi puisse aider si, comme l'auteur, son enfant est atteint de paralysie cérébrale. Mais pour les autres?
La fille qui se trouvait en face de moi n'avait plus de visage.
Mon père m'avait prévenu "Si tu rencontres les patients, tu ne fais pas de commentaires.
Tu risque d'être surpris, mais surtout tu ne montres rien à ces pauvres gens. Ils ont dégà tellemement souffert . Tu vas en croiser pas mal, ici, des abîmés et il y a même un secteur pour les enfants et les ados."
Un ado solitaire. Sept gueules cassées. Une histoire d'amitié étourdissante, loin des apparences.
C'est un roman qui parle surtout d'une routine d'un jeune garçon de 15 ans, qui découvre un gang d'adolescent de tout âge, et se lie d'amitié avec ces enfants déformé. Et commence à ressentir des sentimments envers une des filles de ce gang. C'est surtout un roman avec une morale, "ce qui compte ce n'est pas ce qui est à l'extérieure, mais c'est ce qui est à l'interieur."

Ce roman a été écrit par Rachel Corenblit