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L'Etourbillon / Flore Servaix

Comment reconnaître un bon livre ? Je pas se tromper ? Pour moi, ce sera celui qui nous touche, qui nous questionne. Alors, inévitablement, L'étourbillon entre dans cette catégorie.



Comment ne pas être touchée par cette ado, secrète, "sauvage", qui cherche à affronter un monde, son monde ? Comment ne pas être boulversé par le deuil, le mutisme du père ? Comment ne pas admirer l'autonomie de l'héroïne et sa volonté à s'intégrer ? Car oui, si cette histoire parle de douleurs, de tristesse, de l'insoutenable, à demi-mots parfois, c'est avant tout une question de courage, de résilience et d'espoir ! Mais peut-être faut-il déjà avoir un peu vécu pour apprécier davantage ces non-dits...




Il n’avait pas tellement plu ce jour-là, mais l’air était déjà tellement saturé d’eau que ça donnait l’impression qu’il pleuvait du sol. Et il n’y avait plus rien, l’univers entier avait disparu avec elle. Je me sentais horriblement soulagée par sa mort, je me souviens m’être dit « Voilà, il ne peut plus rien m’arriver » parce que je pensais que rien de pire ne peut arriver dans une vie. Papa et moi ont était à deux, dans le parking derrière l’hôpital et on contemplait ce rien. Etrangement, j’avais l’impression qu’il était soulagé, lui aussi. On ne peut pas passer toute une vie à regarder la vie déserter une personne qu’on aime, à un moment on préfère que ça cesse, on préfère ne plus du tout voir cette personne que de la voir comme ça. Et après, je le sais maintenant, on s’en veut terriblement. Mais, sur le coup, j’avais l’impression qu’on m’avait retiré un poids énorme des épaules pour le remettre quelque part entre mon estomac et mon œsophage, mais il n’était pas encore vraiment déposé. Puis, ce poids deviendrait un vide, encore beaucoup plus lourd. Un vide qui creuserait pendant longtemps. (pp. 78-79)
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