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  • Photo du rédacteurSophie

Mr le temps


Ahh… le bon vieux temps, cette chose indescriptible qui est dans chacune de nos vies à chacune des secondes passées. C’est fou qu’il soit là tout le temps, et partout. Rien que de me le dire, ça me perturbe. J’ai souvent voulu lui donner une définition, à ce temps, mais j’ai à chaque fois échoué. De la même manière que j’ai échoué à le dompter ou tout simplement à le comprendre. Il ressemble a un cassé-tête indéchiffrable créé juste pour embrouiller nos cerveaux. Je n’ai jamais vraiment eu la notion du temps mais j’ai passé des heures à l’observer pour essayer de me le représenter. Un échec cuisant ! Néanmoins j’ai remarqué que ma vision de celui-ci était quelque peu différente de l’ordinaire…


Avant-garde : si vous vous demandez pourquoi vous n’avez pas (forcément) pensé à ce que je vais tenter d’interpréter, (oui parce que j’ai du mal avec les explications), c’est normal, hein ! Et franchement c’est sûrement mieux pour vous car ça me prend la tête ! Ah et j’ai écrit ce texte en plusieurs fois, ce qui montre ma vision des choses selon mes émotions. L’écriture m’aide à exprimer ce que je n’arrive pas dire. Cela veut aussi dire qu’il est très personnel, alors forcement ça me stresse un peu.


Au début, je ne me suis pas rendue compte que j’observais le temps. Mon regard se posait sur mon entourage, qui évoluait au fils des années. Cette sensation est particulière, mélangée entre le bonheur de voir les personnes s’accepter et devenir plus matures et entre la tristesse de voir que mes relations avec elles vont complètement changer et à jamais. Je me suis aussi vu grandir, mais sûrement de manière plus subjective. Ça c’est vraiment flippant ! Nan mais c’est vrai, quand on y pense ! Je suis passée de l’âge ou la vie était en rose, à maintenant, où je vois la (trop) dure réalité du monde dans le quel je vis. Avant, mes plus grandes préoccupations étaient mes amis, mes peluches ou encore mes “Lego friends » et ma plus grande peur était de me faire gronder par ma professeur. Et puis j’ai commencé à comprendre des choses ; d’abord les moqueries, les engueulades, la solitude, puis les problèmes de famille, le dérèglement climatique, certaines de mes différences. Et je me suis retrouvée là, plantée devant ce qu’était vraiment le monde avec comme seule arme, euhhh pas grand chose. Je crois que c’est allé très vite chez moi, et je n’étais pas du tout préparée à ce choc. Mais j’ai fait avec, comme tout le monde, et j’ai fini par comprendre les codes de la société : des choses toutes bêtes mais qui ne me correspondaient pas. Dans le même temps, j’ai vu des amis partir. Malgré tous mes efforts pour leur ressembler, il fallait admettre que le temps nous séparerait un jour et qu’on n’avait pas les mêmes chemins à prendre. Je crois que c’est à ce moment que j’ai vraiment compris deux choses : que j’étais différente et surtout que le temps passait… (et vite en plus !)


Comme je vous l’ai dit avant, je n’ai pas vraiment la notion du temps. Comme beaucoup, les cours me paraissent super longs, et la fin d’après-midi, réduite par les devoirs, passe super vite. Ce qui me fait rire, c’est que je n’arrive déjà pas à gérer ma semaine et on me demande comment je vais les gérer pour les 10 prochaines années ! Je suis quelqu’un qui veut faire beaucoup de choses mais je n’ai pas l’organisation pour. Les gens disent que je devrais avoir des jours de 60h ou trois vies. Il n’ont pas tort, je veux tout faire, tout découvrir. Je ne veux renoncer à rien même si c’est impossible. Pour moi, choisir c’est se priver de quelque chose. Alors je me mens à moi-même, en remplissant mes journées de 30’000 trucs à faire. Je mets ce qui me plaît le moins à la fin (les devoirs par exemple) et finalement j’en fais une partie la nuit. Pour l’instant j’arrive à gérer mais je sais très bien que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. Ça me saoule et je mets la faute sur le temps même si c’est la mienne…

« Le temps nous paraît si simple, pourquoi est-il comme ça ? Il passe si vite dans les bons moments et il ralentit soudainement dans les mauvais. Pourquoi décide-t-il de s’arrêter à 1h du mat quand j’ai cours demain? Je sais que ce n’est qu’une illusion. En réalité, c’est de ma faute si je ne dors pas, si je suis en retard, ou simplement si je n’arrive pas à gérer mon temps. Il est si difficile à dompter pourtant on croit toujours y arriver. En oubliant qu’il a toujours un temps d’avance sur nous. »

Bref, j’espère qu’un jour j’arriverai à trouver un juste milieu entre une bonne organisation et un nombre d’activités raisonnable.


Je n’ai jamais la même vision du temps. Il change en fonction des événements vécus, certains étant plus marquants que d’autres. La vie ne laisse aucun retour en arrière, aucun « commande Z ». C’est à nous d’accepter ce qui est arrivé peut importe la gravité de la situation. Ces passes désagréables où l’on se retrouve désemparé face à la vie. La seule solution est d’attendre que ça passe, qu’on aille enfin mieux. Un des rares moments où j’ai vu le temps prendre son temps, lui qui court d’habitude si vite.

Le temps nous aide et apaise finalement la douleur. Une douleur poignardante, étouffante, qui nous laisse meurtris. On appelle ça le deuil, quel nom étrange… il n’y en pas qu’un. Celui auquel on pense est le deuil d’une personne. Il est dur celui là, nous ensevelissant sous une tristesse intense. Il nous empêche de respirer sans pause jusqu’à que la douleur s’adoucisse.

il y a aussi le deuil d’événements plus ou moins traumatisants. Celui-là, je le vis par phases. Il est supportable jusqu’à qu’on se rappelle qu’il a existé et qu’il se ressent dans nos comportements. Une de ces fois, où je me suis rappelée de la douleur d’un de ces événements j’ai écrit ça :

“ On nous dit souvent qu’avec le temps ça ira, mais le temps n’est pas plus fort que la mémoire. J’y ai longtemps cru, à ce mythe , mais plus je me familiarise avec le temps, plus je réalise à quel point il est faux. Le temps nous rend sûrement plus forts, plus réfléchis, mais il ne nous fait pas oublier. Je fais depuis longtemps une course poursuite avec mon passé. Mais dans cette course au bonheur, à chaque fois que je trébuche, il me rattrape et me frappe plus violemment que jamais. Je n’échappe à aucun souvenir. Chacun d’eux est comme un coup. Les plus anciens reviennent à chaque fois, additionnés à tous les nouveaux. Parfois j’ai l’impression que ma vie sera un éternel combat : remonter lentement la pente, puis soudain rechuter, encore et encore...

J’arrive à me rattraper à la dernière seconde, mais tout est à recommencer… face à cette énorme

pente, si longue à gravir ! Tout ces efforts valent-t-ils la peine ? »


Avec le recul, je remarque qu’en fait ça va… ma vie n’est pas simple mais ça ne m’empêche pas qu’elle soit incroyable. Tous les événements vécus font de nous la personne qu’on est. Parfois, j’aimerais bien changer mon passé puis je me dis que ça n’est pas arrivé pour rien.


Peut-être quand lisant ce texte vous aurez compris que j’ai peur du temps. Je m’enferme dans le passé quand je ne suis pas en train de planifier tout mon avenir. J’en oublie la seule chose que je peux vraiment faire : vivre dans le présent. (Mais bon, entre nous, c’est moins risqué de rester dans sa tête). Plus sérieusement, j’ai du mal à me dire que je ne pourrai pas changer mes actions, mais j’apprends tous les jours.

Aujourd’hui je fais au mieux ; je prends le temps de faire ce qui me plaît (ou du moins j’essaie) sans penser à tout ce qui m’en fait perdre. Je me détache lentement du regard des autres pour me consacrer à ce qui m’importe vraiment ! Je remercie d’ailleurs mes amis et ma famille qui me font passer de super moments et oublier que le temps passe !!


The end



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