Dernière mise à jour : 25 sept. 2020
L’herbe me chatouille les oreilles. Elle s’enroule autour de mes doigts. Je ferme ma main et arrache une poignée de brins. Je les lance, puis, ils me retombent dessus. Je rigole. L’un d’eux me chatouille la joue. Je me retourne vers Maman. Elle sourit. Ça fait longtemps qu’elle n’a plus souri comme ça. Elle semble vraiment heureuse. A nouveau...
Maman me prend dans ses bras. Elle sent bon. Ses cheveux me picotent le nez. Je me sens bien. Je ferme les yeux. Nous sommes allongés dans l’herbe d’une petite colline, à l’abris d’un grand arbre, dont les feuilles, peu abondantes, laissent entrevoir un ciel d’un bleu splendide. C’est de cette façon que Maman avait décrit cet endroit enchanteur. Mais ce qu’elle m’indiquait maintenant de son doigt se trouvait au-delà du ciel. Elle observait les nuages…
Dans le ciel comme par magie, il y avait un petit lapin, semblable à la petite boule de poil que le bonhomme-au-grand-chapeau faisait apparaître. J’adore la petite boule de poil. Même si les gens n’avaient pas l’air de l’apprécier, là-bas…
Le petit lapin bondissait près d’une petite fleur. Une fleur aussi belle que le monsieur multicolore pétillait de vie. Ce monsieur multicolore illuminait le sourire de ma Maman. Car depuis le déménagement, maman ne souriait plus autant. En plus le nouvel appartement semblait beaucoup plus étroit que l’ancien et il n’avait qu’un seul lit et je partageais la chambre avec Maman qui devait dormir sur un petit fauteuil…
Des gens étrangement angoissants y venaient tous les jours. D’ailleurs, à côté de la fleur, il y a un tout petit nuage, en forme de larme. Il me fait penser au monsieur-en-blanc. Notre première rencontre a coïncidé avec le déménagement. Le Monsieur en blanc faisait pleurer Maman. Bien qu’elle ait beau me répéter qu’il n’était pas méchant, cet homme m’angoissait. A y penser aujourd’hui, j’ai une petite boule au ventre…
Maintenant nous sommes rentrés et Maman a recommencé à rire, à rire comme aujourd’hui quand nous étions allongés dans l’herbe, qui me chatouille la tête et s’emmêle dans mes petites pousses de cheveux qui ont recommencé à pousser avec le retour du bonheur…
…. Quelle magie !
Tout avait commencé un premier jour d’été. Busan était plongée dans un océan de chaleur. Le ciel était de couleur azur. Les rayons de soleil tapaient si fort que des branches d’arbre auraient brûlé, mais c’était plutôt les habitants de Busan qui pouvaient finir carbonisés.
Nayeon, une Coréenne née avec des cheveux ébènes, venait de terminer sa dernière journée de cours. Elle était plus qu’heureuse de ne pas retourner dans ce lieu infâme, ses camarades de classe se moquaient souvent de sa couleur de peau car celle-ci était foncée. Avoir une peau foncée en Corée signifiait être pauvre et impur. L’adolescente était victime de plein de moqueries alors qu’elle n’avait pas choisi d’avoir une peau aussi bronzée.
Aussi, la jeune fille ne voulait plus aller en cours car elle n’en pouvait plus de ses professeurs et surtout, en fin d’année, la salle de classe sentait fort la transpiration. Son uniforme lui collait à la peau et ses mains étaient tellement moites qu’elle n’arrivait même pas à tenir son stylo sans qu’il glisse entre ses doigts.
L’adolescente en avait marre et son corps tout entier bouillonnait. Si elle ne se rafraîchit pas rapidement, elle déclenchera un incendie dans sa ville.
Mais, sur le chemin pour rentrer chez elle, son regard charbonneux se posa sur la rue d’en face, précisément sur une façade rose bonbon avec écrit «Glaces et Sorbets». Il était rare de trouver un marchand de glaces dans Busan avec une façade aussi pétante. Elle n’avait jamais vu ce glacier dans sa ville, et elle avait besoin d’une glace ! Elle se dirigea vers le marchand et ouvrit la porte. Une clochette bleutée accrochée sur la porte émit un son.
Jamais Nayeon n’avait vu un endroit aussi coloré. Ses yeux scrutèrent chaque coin de la pièce. Les murs étaient semblables à la façade, le sol était en damier, chaque carré était soit rose saumon, soit bleu dragée, ou jaune sable ou encore turquoise, comme les couleurs d’un chamallow.
Mais ce qui attirait le plus la jeune fille aux cheveux noirs, c’était tous les parfums de glaces qui se trouvaient dans le magasin. Il y en avait pour tous les goûts. Les glaces étaient présentées dans des récipients en acier. Elles se distinguaient par leurs couleurs, se coloraient et se décoloraient suivant leurs parfums.
Soudain, la porte de l’arrière-boutique s’ouvrit. Un jeune homme aux cheveux carotte légèrement en bataille, avec quelques mèches couleur cerise venait d’entrer. Il portait une chemise blanche avec les manches retroussées, un jean noir, des baskets multicolores aux lacets défaits et un tablier de couleur menthe. Une casquette moutarde coiffait ses cheveux roux et sa peau était blanche comme de la craie. Il devait être l’employé du magasin car il maintenait entre ses bras deux énormes cartons et n’avait pas remarqué la présence de Nayeon à cause d’une des boîtes qui lui cachait la vue. Mais son pied glissa sur un de ses lacets et il tomba. Des petites billes en mousse s’échouèrent partout sur le sol et l’employé se prit tout le contenu en pleine face.
La noiraude, qui avait vu toute la scène, se précipita vers le garçon aux mèches colorées pour s’assurer qu’il ne soit pas blessé.
– Vous allez bien ? demanda Nayeon affolée. L’hôpital n’est pas si...
– Pas de soucis, lui dit le jeune homme en lui souriant. Et tu peux me tutoyer, je pense qu’on a le même âge.
– J’ai dix-sept ans, et toi ?
– Dix-huit !
Il se baissa et récupéra sa casquette pour ensuite détacher les billes qui s’étaient accrochés sur celle-ci et la mettre sur sa touffe de cheveux.
– Ah oui, tu veux une glace ?
– Oh oui, je meurs de chaud !
Mais au moment ou Nayeon se souvint de tous les parfums qu’il y avait, elle sentit qu’elle allait passer plus de temps à choisir sa glace qu’à la manger.
– Mais c’est impossible d’en choisir une... Je fais comment ?
– Je vais t’en choisir une, attends deux petites secondes.
Le glacier partit vers le stand de glaces et prit une cuillère exprès pour faire des boules. Il ouvrit la glacière qui gardait les crèmes glacées au frais et y plongea sa cuillère. Celle-ci avait maintenant une boule blanchâtre et jaune pastel avec des paillettes dorées. L’employé aux cheveux carotte posa la crème glacée dans un cornet et le tendit à Nayeon. Lorsqu’elle sortit son porte-monnaie pour payer, il s’exclama:
– Tu n’as pas besoin de payer, c’est cadeau.
– M-merci mais...
– Je t’ai dit de ne pas t’inquiéter.
La jeune fille rougissante le remercia en lui souriant et demanda:
– Elle est à quoi, la glace ?
– C’est aux myrtilles et au yuzu, un agrume japonais. Goûte avant que ça fonde !
Nayeon n’hésita pas une seconde et passa sa langue dessus. Le mélange entre les deux fruits se combinait parfaitement, les myrtilles masquaient l’acidité du yuzu pour que celui-ci ne soit pas trop désagréable. Jamais l’adolescente n’avait goûté une glace aussi bonne.
– C’est délicieux ! Tu as une recette secrète, c’est ça ?
– Un secret reste un secret, dit le jeune homme, en faisant un clin d’œil.
Pendant que Nayeon dévorait sa glace, l’employé avait prit un balai avec sa ramassoire et ramassait toutes les billes qui traînaient encore par terre.
Mais la lycéenne avait remarqué quelque chose, elle ne savait toujours pas le prénom de celui qui lui avait offert la glace.
– Hé ! Je sais même pas comment tu t’appelles, fit le rouquin en arrêtant de balayer le sol.
Il lit dans mes pensées ou quoi ?
– Je m’appelle Im Nayeon et toi ?
– Moi, c’est Lee Felix !
Ça faisait maintenant plusieurs semaines que Felix et Nayeon se connaissaient. La jeune fille venait souvent chez le glacier (pas toujours pour prendre des glaces, sinon elle n’arriverait même plus à passer la porte) et passait ses après-midi avec lui. Nayeon avait enfin trouvé un ami qui l’acceptait comme elle était. Ils s’amusaient bien ensemble et les deux étaient vraiment devenus proches.
Un soir de pluie, la porte du glacier s’était brusquement ouverte, alors que le magasin était censé fermer puisqu’il était tard. C’était l’adolescente qui venait d’entrer, mais elle n’avait pas l’air bien. Ses paupières débordaient de larmes et son visage était meurtri par la tristesse. Elle cherchait Felix, elle avait besoin de lui. Quand ses yeux de charbon le trouvèrent, Nayeon courut et l’enlaça. Le roux, ne comprenant pas ce qui se passait, la réconforta en la serrant plus fort dans ses bras.
– Chutt... murmura Felix en lui caressant les cheveux. Je suis là, tu n’as pas à pleurer.
Les petites mains de Nayeon agrippèrent sa chemise et sa tête s’était enfouie près de son torse, son corps contre le sien. Le rouquin continuait de lui chuchoter des mots doux. Ils restèrent plusieurs minutes dans cette position, ils pouvaient rester comme ça pendant des heures.
– Ça va mieux maintenant ? demanda Felix, sentant qu’elle avait arrêté de sangloter.
– Ou-oui... Je pourrais avoir un verre d’eau ?
– Bien sûr.
Le glacier s’éclipsa vers l’arrière-boutique tandis que la jeune fille s’était assise sur un siège. Il revint avec un verre rempli à ras bord et le donna à Nayeon.
– Raconte-moi tout ce qui s’est passé, je n’aime pas te voir triste, fit Felix en s’asseyant à côté d’elle.
– Alors, commença la jeune fille, tout s’est passé dans la rue. Je marchais tranquillement puis j’ai vu un garçon qui se trouvait dans la même classe que moi, il y a quelques années. Il m’a dit que même en grandissant, je ne ressemblais à rien... et...
Des larmes s’étaient remises à couler le long de ses joues.
– J’en ai marre. Pourquoi y a personne d’autre à part moi qui a une peau aussi foncée ? Pourquoi personne ne comprend que ce n’est pas moi qui ai décidé d’être comme ça ? Pour...
Elle s’arrêta de parler car Felix venait de poser sa main sur la sienne et la serra pour lui montrer qu’elle avait tort.
– Tu n’as pas besoin de changer, crois-moi.
– Pourtant...
Un doigt se posa sur ses fines lèvres, l’obligeant à se taire.
– Tu es magnifique, Nayeon.
La jeune fille soupira, limite exaspérée, ne croyant aucun mot de ce qu’il disait. Elle retira le doigt qui était collé contre sa bouche.
– Non, j’aimerais que tout cela s’arrête, fit-elle sèchement. Tu ne peux pas me comprendre, Felix.
À cause de cette réaction, ils ne pouvaient plus se regarder dans les yeux, Nayeon fuyait le regard triste qu’exprimait le roux. Leurs mains ne se touchaient maintenant qu'à peine. La noiraude pleurait silencieusement tandis que lui restait de marbre.
– Je dois fermer le magasin, trancha Felix avec froideur. Mais avant de te laisser partir, je voudrais que tu goûtes ça en route.
Le glacier disparut de la pièce, et quand il rejoignit l’adolescente, un gros pot transparent en verre qui avait l’air fragile et lourd se trouvait dans ses bras, Une étiquette avec écrit dessus Blanche-Neige en calligraphie était collée sur le verre. Il prit une cuillère et posa le bocal sur une table. Il ouvrit le bocal et des milliers d’étincelles jaillirent de celui-ci. Le pot contenait une glace semblable à de la neige et des éclats rosés s’étaient éparpillés dessus. Felix qui détenait la cuillère la noya dans la crème glacée puis il en déposa dans un cornet.
Il tendit le cornet à Nayeon, et la raccompagna vers la sortie. L’ambiance était tendue et personne n’osait parler. Pour finir, les deux amis se dirent un bref salut et la jeune fille rentra chez elle.
Une nouvelle journée venait de commencer. Les étoiles n’avaient pas brillé cette nuit. Il pleuvait toujours abondamment et le temps se faisait frisquet. Nayeon n’avait pas vraiment fermé l’œil de la nuit. Mais elle avait quand même fini par s’endormir.
Comme chaque matin, la jeune fille prenait une douche. Après s'être déshabillée, elle se regarda dans la glace d’un air las jusqu’à ce qu’elle découvre que son corps n’était pas comme d’habitude. Son corps s’écroula contre le sol de la salle de bain. Sa peau était recouverte de blanc, ses lèvres avaient une teinte écarlate et ses cheveux n’avaient jamais eu autant de noirceur.
– Co-comment ça se fait, balbutia Nayeon en tâtant son visage de haut en bas. C’est p-pas p-possible...
Tout à coup, elle se souvint de la veille, de la crème glacée que Felix lui avait offerte. La glace se nommait Blanche-Neige. L’héroïne du conte a aussi une peau en porcelaine, une chevelure sombre et une bouche rouge comme la couleur des rubis. La noiraude était persuadée que c’était le rouquin derrière tout ça. Il n’y avait que lui qui l’aimait et qui ferait n’importe quoi pour elle.
L’adolescente n’attendit pas un instant et se prépara vite pour remercier celui qui venait de réaliser son rêve. Elle voulait absolument se faire pardonner pour le comportement qu’elle avait eu le soir passé. Quand elle arriva devant la façade du magasin, son cœur se fracassa en mille morceaux, ses membres tremblèrent à cause du froid mais aussi à cause du choc qui les engourdit.
La façade n’avait plus cette teinte rosée, elle était remplacée par un mur gris, sans vie. Cette porte qu'elle était toujours heureuse d’ouvrir avait aussi disparu. Nayeon ne tenait plus sur ses deux pieds, elle s’effondra par terre, les yeux débordant de larmes. Il était impossible qu’elle arrête de pleurer et de hurler. Elle cria le prénom du glacier jusqu’à en détruire ses poumons. L’adolescente avait perdu la personne qui la chérissait par-dessus tout, qui avait passé les meilleurs moments avec elle, et surtout qui lui faisait oublier tous ses problèmes. Nayeon venait de perdre son seul meilleur ami, son chagrin ne pourrait jamais guérir.
Richard Neumann avait toujours été mal à l'aise par rapport aux couleurs. Cela était dû à un traumatisme de l'enfance. Cela arriva le jour de ses 6 ans, quand il était en train de les fêter avec ses parents. Au moment de souffler ses bougies, un bruit assourdissant retentit, l'électricité fut coupée, et par conséquent, les guirlandes multicolores s'éteignirent. Un instant d'incompréhension s'installa, mais ce fut de courte durée car une violente détonation retentit. Cela eut pour effet de pulvériser les ampoules et d'éteindre toutes les bougies. Cet événement laissant place à la peur, Richard et sa famille furent tétanisés. Au moment de reprendre leurs esprits, un troisième bruit retentit. Cela venait de la porte d'entrée. Le père de famille sortit doucement, très gentiment du salon pour aller voir à la porte. Un homme assez grand, d’environ 1.80 m, se tenait devant la porte défoncée de l'appartement. Il était vêtu d'un costume moulant qui recouvrait son corps des pieds à la tête. Ce costume en une seule pièce représentait un dégradé des 16'581'375 nuances de couleurs connues dans le domaine de l'informatique.
Il tenait un pistolet qui pointait déjà en direction du père Neumann, figé de terreur. La mère accourut alors vers son mari. Au moment où elle apparut dans le champ de vision du tueur, celui-ci les abattit tous les deux sans pitié avant de repartir, laissant Richard qui s'était caché dans une armoire…
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Quinze ans plus tard…
C'est l'affolement dans le Louvre, le tableau emblématique du musée a perdu toute ses couleurs. La Joconde n'est plus ! La Joconde du Louvre étant une copie de l'original, celui-ci étant bien protégé sous haute surveillance, les gardiens du musée eurent un long moment de perplexité plus que de peur. Mais lorsqu'ils prirent conscience l'ampleur du problème, ils fermèrent le musée aussitôt, lançant une enquête de grande envergure. Peu de temps après, le directeur reçut un coup de fil, disant que la vraie Joconde était également démunie de toutes ses couleurs. Là, le choc fut violent pour le personnel du célèbre musée !
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Richard était très fier de son acte. Ce fut sa première mission sérieuse. La Joconde n’avait pas été facile à trouver, puis il fallut y avoir accès pour la manipuler. Mais la suite allait être pire… Il s'allongea sur son lit, se remémorant les événements de la nuit dernière. Il savait qu'il allait être traqué, puis trouvé par la police. Une confrontation avec les forces de l'ordre était inévitable. Il devait trouver un moyen de se sortir de ce genre de situation. Puis une idée, pas moins ingénieuse que son invention favorite, l'aspirateur à couleurs, surgit dans son esprit déjà bien chargé de ses grandes ambitions. Il suffirait d'utiliser les couleurs capturées dans son aspirateur, les faire chauffer à des millions de degrés pour les transformer en plasma, puis les utiliser comme arme. Elles pourraient être projetées grâce à un champ magnétique super puissant dans un pistolet conçu à cet effet ! Mais le moment était venu de se reposer et de rêver. Ainsi il fut plongé dans ses pensées, en repensant à ses actes et à ses projets. Ce savant fou avait la capacité de détruire le monde s'il le voulait ! Son repaire, complètement incolore, était rempli d’inventions en tous genres. En commençant par le « plastificateur », sorte de « ioniseur » mais en plus performant, en passant par le « Sabre Laser » ( oui, le même que dans la saga « Star Wars ») et l’ « épée magmatique », une épée enduite d'un liquide extrêmement inflammable, et le « Gant d’inspecteur gadget », un gant multifonctions muni d'un électro-aimant superpuissant, d'un lance-flamme, d'un canon à ions, de ventouses , et pour finir, de deux pointes en saphir et en diamant, utilisables pour couper des vitres et des têtes ! Toutes ces inventions relèvent de la science-fiction, pas vrai ? Et pourtant, il les avait bel et bien inventées. Mais alors, avec toutes ces armes, pourquoi lui fallait-il un nouveau moyen de combattre les forces de l'ordre ? Car en réalité, ils l'avaient déjà repéré depuis bien longtemps. Ils le traquaient, et connaissaient déjà une bonne partie de ses inventions meurtrières. Ils se protégeaient notamment du plasma et du canon à ions grâce à un champ magnétique. Mais la future invention de Richard fonctionnait également avec du plasma. Cependant, le fait qu'elle utilise les couleurs changeait tout, car son aspirateur transformait les molécules présentes dans la couleur en un état encore incompris par Richard. Cet état était parfait, car en en faisant du plasma, celui-ci ne pouvait pas être contrôlé avec un champ magnétique, mais avec un champ de force télékinésique, encore inconnu du monde entier. Encore une découverte du savant fou prénommé Richard…
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Bertrand Giron est le directeur en chef de l'affaire « Vol de couleurs ». Il travaille directement avec le président des Etats-Unis et le FBI. L'affaire ayant pris une tournure internationale, beaucoup de pays sont sur le coup en collaboration avec la France. Mais pourtant, elle n'est pas dévoilée au public. Imaginez la réaction des gens du monde entier si un tel scandale éclatait… Originaire de France, Bertrand y fut envoyé pour diriger la minorité d'enquêteurs américains sur le territoire. Ils se rendirent sur le lieu du crime trois jours après le drame. Il n'y avait aucune trace apparente de dommage : la vitre protégeant le tableau du monde extérieur était intacte. On aurait dit que les couleurs avaient soudainement disparu du tableau pendant la nuit. Lors de l'interrogatoire du personnel et des gardiens présents à ce moment-là, tous dirent n'avoir rien vu, ni personne, et que c'est seulement le matin, quelques minutes après l'ouverture du musée qu'un employé avait remarqué l'horreur. L'employé en question affirmait ce que les gardiens avaient dit. L'enquête n'avançait pas.
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Durant les quatre mois suivants, Richard fit son travail d'une manière jamais vue ; son efficacité était due à une amélioration considérable de ses instruments anti-couleurs. Pendant 4 mois, Richard supprima quartier par quartier, ville par ville, puis pays par pays toutes les couleurs. L'affaire ne put rester secrète, car les journaux en parlaient dans le monde entier. Mais un témoin avait vu Richard quitter son repaire dans les hangars de la ville de Toulouse avec ses instruments redoutables. Il en informa les autorités, qui préparaient déjà l'intervention. Richard, lui, était déjà prêt : il avait déjà retiré les couleurs de 243 pays ; il lui en manquait 81. Le pays principal manquant était les USA, ainsi que des petites îles perdues au milieu de l’Océan Pacifique. Richard avait les instruments les plus efficaces à sa disposition et le combat contre l’UADC (Unité Anti Déperdition des Couleurs), une unité créée uniquement pour cette affaire-là, semblait gagné d’avance. Mais il ne s’attendait pas à ce que, eux aussi aient des technologies ultra avancées. Le combat final allait avoir lieu dans peu de temps. Mais il voulait faire un petit tour chez les Américains avant, et leur faire une petite frayeur. Ca allait être beaucoup plus facile et plus court que ce qu’il avait imaginé…
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Bertrand eut la pire difficulté à traquer le « colorophobe » qui rendait ce monde aussi triste qu’une 31645e guerre nucléaire entre Donald Trump, Kim Jong-Un et Xi Jinping, avec comme motif un malentendu improbable à propos du mariage pour tous, de la migration de masse, ou du pouvoir suprême acquis sur leurs pays respectifs. Il ne connaissait pas l’identité, ni la localisation de Richard, jusqu’à ce que ce témoin lui vienne en aide. Mais niveau matériel, lui et son équipe étaient bien calés. La perquisition aurait lieu deux jours plus tard.Tous les préparatifs étaient prêts : leur stratégie consistait à encercler et barricader le périmètre avec des tourelles sniper, des missiles sol-air, et des lanceurs balistiques en périphérie. Puis, en centre d’attaque, des hélicos chargés à bloc d’explosifs, de munitions, de miniguns et de snipers thermiques. En front, une armée de 12’800 soldats spécialisés de l’UADC, munis de chars d’assaut lourds et blindés. Avec toutes les technologies prévues contre Black & White (Le surnom autoproclamé de Richard), le combat semblait gagné d’avance. Les unités de l’UADC avaient été multipliées par 2500, le nombre de soldats présents pour la perquisition était désormais de 7’500’000. Une sacrée quantité ! Plus de 80 % des armées des pays ayant décidé de s’engager dans le combat étaient impliquées. Leur matériel était le plus complet et spécialisé de la planète : il contenait une armure extrêmement légère, petite et souple pour les fonctions qu’elle contenait ; de plus, elle offrait une immunité totale sur les points suivants : protection anti-thermique, anti-plasma, antichocs, pare-balles. Elle possédait également les fonctions suivantes : micro-jet pack intégré qui était capable d’aller jusqu’à la stratosphère, un filtre à air ultra puissant, une giga-réserve d’oxygène comprimé dans un minuscule réservoir, un canon à ions, un système d’aide à la visée ultra perfectionné, un système de vision nocturne et encore bien d’autres technologies (oui, car il en restait).
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L’arsenal de Richard était des plus technologiques et des plus complets de la planète. Une tourelle automatique portative à plasma coloré (un joli nom pour une tourelle meurtrière), une tourelle qui consistait à réutiliser les couleurs volées comme arme, un canon à ions, bref, toutes les armes de base en plus des gadgets que l’UADC avait. Mais lui en avait beaucoup plus, et en beaucoup plus performant ! Bref, il comptait littéralement exploser ses ennemis. Il avait toutes les technologies de l’UADC, vu qu’ils s’étaient inspirés de lui, et il le savait. Il connaissait leur stratégie et leur matériel. La sienne était d’aspirer toutes les couleurs des USA depuis le ciel, à plus de 1500 m de hauteur. Et enfin, après ce jour-là, plus de couleurs dans le monde ! Ce serait un monde parfait ! Etant donné que les 80 îles restantes auraient été décolorées sur le trajet, Richard aurait de la grosse munition pour le combat. Il se réjouissait de faire payer ces gens qui lui avaient posé problème pour sa mission. Il avait carrément envie de séjourner dans leur pays, et de s’y installer pour y retirer toutes les couleurs. Mais il comptait faire ça de manière très, mais très spectaculaire. C’est pourquoi il fabriqua une énorme bombe qui fut transportée sur le terrain grâce à des drones blindés, tels que les drones de guerre utilisés par l’armée dans certains pays. Mais cette bombe ne servait pas qu’à détruire, elle servait également à aspirer toutes les couleurs du monde, oui, car il lui restait les couleurs humaines, les couleurs de peau qui causaient tant de problèmes dans le monde, à cause des discriminations. Il comptait arrêter tout ça, même si ce n’était pas sa principale cause, il comptait également le faire pour ça. C’est pourquoi, une fois tous ses préparatifs terminés, il prit son envol dans un avion sécurisé digne de celui du président des États-Unis, le pays qu’il s’apprêtait à anéantir. Une fois arrivé dans le territoire aérien des USA, les radars le détectèrent aussitôt. Donald Trump fut très surpris car il ne s’attendait pas à ce qu’il arrive chez lui. Mais la pression augmenta quand il vit que celui-ci se dirigeait vers la zone 51. Une fois que Richard atterrit, plusieurs milliers de militaires braquèrent leur fusil sur lui. Richard, contre toute attente, lorsqu’il sortit de l’avion équipé d’un minigun chromé arc-en-ciel, commença à tirer. Mais ce à quoi ils ne s’attendaient pas au moment du combat, c’est que le minigun crachait littéralement des arcs-en-ciel, et que ceux-ci leur redonnaient des couleurs. Les tirs étaient à plusieurs millions de degrés. Le combat fut terminé en quelques minutes par une victoire écrasante de Richard. Donald Trump fut pris de stupeur et de rage. Il frôla la crise cardiaque. C’est à ce moment que Richard commença à construire son campement. Une fois le campement établi, il commença les préparatifs de la bombe.
Une heure plus tard.
Ça y est, les préparatifs étaient prêts ; la bombe était prête à exploser. Le monde serait décoloré… Il ne lui restait plus qu’à y mettre le courant, et littéralement tout faire péter. Mais un bruit, puis une multitude de bruits lui parvinrent aux oreilles. C’était l’armée de l’UADC. Ils étaient là ! Les 7’500’000 soldats vinrent l’encercler en un temps record, avec la stratégie d’attaque imaginée par Bertrand. Richard, lui, avait tout compris de la logique de ce monde devenu incolore en seulement 4 mois, il allait mourir sous les tirs acharnés des soldats. Il voulait encore jouer un peu avec les Américains, mais ce fut trop tard. Il devait le faire, afin de ne pas prendre le risque de voir son travail partir en fumée en une fraction de seconde. C’est pourquoi il brancha la bombe, avec un regard de tristesse solennel. Mais tout ne se passa pas comme prévu, et la bombe se mit à parler toute seule avec un ton agaçant et avec une voix hyper aguichante. La bombe fut prise d’abord d’un rire hystérique pendant au moins une bonne minute. Richard, pris d’une surprise tellement grosse que son expression aurait pu effrayer un lion, ne comprit absolument rien à ce qui se passa. Richard ne comprit que trop tard que la bombe avait été trafiquée. L’assaut de l’UADC avait déjà commencé, et les troupes avançaient clairement plus vite que prévu. C'est pourquoi Richard décida d'enclencher ses systèmes de défenses. Les tourelles plasma colorées commencèrent alors à tirer sur les unités de l’UADC. Leurs armures ne servaient à rien car leur technologie avait été contournée par celle de Richard. C'est alors que la bombe arrêta son rire complètement déjanté, puis se mit à faire un décompte de 10 secondes avec une voix grave. Ce furent de très longues secondes pour Richard qui tentait tant bien que mal de désactiver la bombe. Mais rien ne fonctionna, rien ne put la désactiver. Et par-dessus ce décompte de 10 secondes, venait s'ajouter à nouveau cette voix ultra aiguë qui commença à répéter sans cesse : “ T’as perdu ! T’as perdu ! T’as perdu ! T’as perdu !” Lorsque Richard fit le tour de la bombe, il vit d'un seul coup le portrait de Bertrand s'afficher au dos de celle-ci. Mais rien ne put y faire : Richard n'arrivait pas à désactiver la bombe. Les secondes passèrent, et l'assaut de l’UACD commença à se faire ressentir car le bunker se mit à trembler de plus en plus fort. C'est alors que Richard plongea dans son armure, avant de monter directement au front contre les forces de l'ordre. Richard s'envola avec son jet pack au-dessus des soldats, avant de les bombarder de Grenades plasma, mais cette fois-ci, avec du vrai plasma. Évidemment les soldats étaient immunisés contre le plasma, mais la température extrême fit liquéfier le sol en dessous de leurs pieds, les faisant brûler vifs, tout en coulant comme dans une piscine à travers le sol. Mais le temps pressait… Le chrono continuait à tourner, et à crier “T’as perdu !” en boucle. Le décompte annonçait déjà le chiffre 3. Des bombardiers foncèrent droit sur le bunker, Mais ils furent pulvérisés avant d'arriver sur le périmètre à cause des tourelles plasma qui firent, elles, contrairement à la bombe, correctement leur travail. Lorsque Richard comprit enfin que c'était cause perdue, et que la bombe ne se désactiverait jamais, il s'effondra sur le sol de son bunker, face à la triste réalité. Il laissa aussi la bombe sabotée exploser dans son coin. À la fin du décompte, au moment de l'explosion, Richard se recroquevilla en boule afin de se protéger d'une quelconque menace, ce qui est normal car c'est un réflexe humain. Mais rien ne se passa pendant au moins cinq bonnes secondes. puis la bombe se remit à parler, mais cette fois-ci, avec une voix normale ; cette voix, c'était celle de Bertrand ! Elle disait d'un ton grave et solennel: “ça fait au moins 10 bonnes secondes que j'essaie de te le dire, mais tu ne veux rien entendre : TU - AS - PER - DU !!!”. Puis la bombe, cette fois-ci, explosa pour de bon. Il y eut un énorme flash blanc dans le ciel, qui se transforma en arc-en-ciel gigantesque. Le ciel était devenu un immense arc-en-ciel. Les forces de l’UADC profitèrent alors que toutes les technologies de Richard étaient devenues inopérationnelles pour pénétrer dans son bunker et l’abattre de sang-froid, de la même manière que ses parents, par un homme assez grand, d’environ 1.80 m, vêtu d'un costume moulant qui recouvrait son corps des pieds à la tête. Ce costume en une seule pièce représentait un dégradé des 16'581'375 nuances de couleurs connues dans le domaine de l'informatique…
FIN
Épilogue
Le lendemain de l'explosion, toutes les couleurs contenues dans le ciel retombèrent sous forme de pluie colorée. Les camps de suicide collectif arrêtèrent aussitôt leurs activités. Le monde avait repris ce qui lui appartenait. L'humanité avait retrouvé ses couleurs, ses humeurs et son cours habituel. Le passage de Richard dans le monde, malgré une catastrophe de grande ampleur, laissait derrière lui une immense avancée dans le domaine de la science. Il avait perdu, mais avait aidé le monde grâce aux nouvelles technologies qu'il avait apportées.
Martin Hayoz et David Goletta