Un très bon roman pour évoquer le spectre autistique que celui de Elle McNicoll !
Addie a beau paraître semblable à ses camarades en tout point, elle n'en vit pas moins au quotidien différemment. Sa sensibilité est exacerbée. Aussi, lorsqu'elle entend parler d'une chasse aux sorcières qui a eu lieu dans son village se sent-elle étroitement concernée. D'une certaine façon, n'est-elle pas, elle aussi, prise pour cible par une enseignante qui décidément peine à accepter la différence (Ni elle [sa sœur] ni toi n'auraient dû être scolarisées ici, insiste Mme Murphy d'un ton presque désespéré. J'ai trente-trois autres élèves dans ma classe, et toi, tu fais des colères pour un oui ou pour un non. - p. 160) et des camarades intolérants ? Heureusement, sa famille, et sa sœur aînée en particulier, qu'elle admire tant et est elle-aussi neuroatypique, sont là pour la soutenir. Sa démarche : rendre un hommage posthume à toutes ces victimes !
[...] La sonnerie de l'école hurle. Les bruits excessifs me donnent le vertige. Ils me font le même effet que la roulette du dentiste quand elle touche un nerf. Je longe les couloirs en essayant de réguler ma respiration et en regardant droit devant moi. Les élèves parlent très fort entre eux, alors qu'ils sont très près les uns des autres. Ils s'approchent trop de moi, ils se poussent, ils crient. Ça me donne chaud dans la nuque, et mes battements de cœur s'accélèrent. (p. 11)
Un roman coup de poing qui pose la question de la manipulation dans les relations familiales. Comment s'affranchir de l'emprise d'un pervers narcissique? Comment réaliser que toutes les petites piques lancées ne sont pas anodines mais au contraire soigneusement choisies pour aliéner encore davantage sa proie ? Que souffler le chaud et le froid, pousser à culpabiliser et se placer soi-même en victime fait partie du jeu ? Chapeau à Claire Mazard pour avoir abordé avec succès cette thématique !
Comment se sortir des griffes du pervers narcissique qui se trouve être votre propre père ? Un thriller psychologique bluffant et nécessaire. Depuis l'enfance, Lilou voue une admiration sans bornes à son père. Elle ne lui trouve aucun défaut. Depuis que la mère de Lilou est hospitalisée, le duo père/fille est plus soudé que jamais. À la demande de son père, Lilou rentre aussitôt après le lycée chaque soir. C'est lui aussi qui lui a conseillé, pour son bien, de cesser de se rendre à l'hôpital : à quoi bon consacrer trop de temps à cette mère fragile ? Avec tact, les amis de Lilou, qui s'inquiètent pour elle, vont l'aider à appréhender qui est réellement ce père envoûtant, sûr de lui et omniprésent.
Une autre façon d'aborder la poésie, donc d'autres contraintes :
17 syllabes (5-7-5)
1 tercet
pas de rime
un verbe au présent
des mots concrets (pas de champ lexical de l'émotion)
un ancrage spatial précis (sous le mélèze, à la pleine lune...)
un autre saisonnier
Une photographie du moment présent, dans la contemplation du monde qui nous entoure, en insistant sur les 5 sens.