Dans la collection « Roman dessiné », destinée aux tout jeunes lecteurs, Yves Grevet et Yann Le Bras offrent un récit proche de la réalité que peuvent vivre de nombreux enfants. Louise, en France, est l’arrière-petite-fille d’une aïeule un peu loufoque qui vit au Québec. Cette distance géographique considérable n’empêche pas les liens forts entre elles grâce aux moyens modernes de communication, Internet et tablettes. Dans ces échanges distants, Mamie est en quelque sorte « virtuelle », elle va devenir « en vrai » lors d’une rencontre pendant les vacances. Cette expression enfantine très utilisée donne le ton. Louise s’exprime à la première personne comme une petite fille d’aujourd’hui, dans un langage oral simple (répétition de l’adverbe « très très », formules familières comme « c’est quand qu’on ira …» ou « c’est quand bientôt ? »). La Louise d’Yves Grevet parle comme les enfants à qui elle s’adresse et son récit joue sur deux ressorts dramatiques complémentaires : les fantaisies de cette grand-mère peu ordinaire, et l’inquiétude que Louise sent poindre, et nous avec elle, quant à la santé mentale de Mamie.
Chaque épisode est lié à une particularité de la vieille dame qui étonne Louise : son accoutrement, sa capacité à inventer des histoires, sa relation avec les oiseaux. Cette composition par touches d’un portrait comique de vieille dame originale attire la sympathie du lecteur. Simultanément, il suit les interrogations de Louise qui ne comprend pas pourquoi Mamie l’appelle Julie, prénom de sa mère, et le comique bascule vers l’émotion. La résolution de ces questions se fait dans la rencontre physique entre les protagonistes. Ce récit sensible d’Yves Grevet donne une des clés de la littérature à l’usage des jeunes lecteurs : un roman peut nous aider à comprendre le monde grâce à une histoire vraisemblable où l’on peut reconnaître des questions que l’on se pose et s’identifier aux héros. Danielle Bertrand [Ricochet]
Cote : GREV vert
Une petite fille et sa grand-mère vont souvent cueillir des fruits dans les bois. Un jour, la petite fille s’y rend seule… et elle y rencontre une vilaine vieille dame qui prétend que les fruits sont à elle seule. En colère, la vieille dame jette un sort à la petite fille qui se transforme en squelette. Comment va-t-elle pouvoir rompre le sort ? Il parait que, il y a longtemps, un petit garçon a vécu la même situation. C’est un bon point de départ d’essayer de le retrouver. [Editeur]
Cote : VAND vert
Henri est le petit nouveau de la classe. Il s’assoit à côté de Manon, qui nous raconte les bizarreries de cet élève « qui vient de très loin », selon la maîtresse. Henri porte les stylos à sa bouche comme pour les découvrir, ne sait pas vraiment écrire. Mais quelques regards concentrés et des éclairs de lumière (ainsi que deux petits épis-antennes dans ses cheveux, que le lecteur est seul à voir sur les illustrations) augmentent encore le mystère. Dans la cour de récréation, les élèves se posent des tas de questions. Et que penser de l'après-midi, lorsque la maîtresse passe un temps infini à raconter des histoires après qu'Henri a bougé ses oreilles (Manon l'a bien vu) ?
Ce premier tome reste d'exposition, présentant la classe (les protagonistes) et la problématique essentielle : la différence, vue avec humour de la planète Mars ! Quoique le doute subsiste : Henri est-il simplement très réservé et Manon aurait-elle beaucoup d'imagination ? Première lecture intrigante agrémentée de dessins vivants, la série Henri promet de l'étrange et de la réflexion altruiste. Yves Grevet se pose lui aussi en auteur très singulier, rarement là où on l'attendrait... Sophie Pilaire [Ricochet]
Cote : GREV vert