Un très bon roman pour évoquer le spectre autistique que celui de Elle McNicoll !
Addie a beau paraître semblable à ses camarades en tout point, elle n'en vit pas moins au quotidien différemment. Sa sensibilité est exacerbée. Aussi, lorsqu'elle entend parler d'une chasse aux sorcières qui a eu lieu dans son village se sent-elle étroitement concernée. D'une certaine façon, n'est-elle pas, elle aussi, prise pour cible par une enseignante qui décidément peine à accepter la différence (Ni elle [sa sœur] ni toi n'auraient dû être scolarisées ici, insiste Mme Murphy d'un ton presque désespéré. J'ai trente-trois autres élèves dans ma classe, et toi, tu fais des colères pour un oui ou pour un non. - p. 160) et des camarades intolérants ? Heureusement, sa famille, et sa sœur aînée en particulier, qu'elle admire tant et est elle-aussi neuroatypique, sont là pour la soutenir. Sa démarche : rendre un hommage posthume à toutes ces victimes !
[...] La sonnerie de l'école hurle. Les bruits excessifs me donnent le vertige. Ils me font le même effet que la roulette du dentiste quand elle touche un nerf. Je longe les couloirs en essayant de réguler ma respiration et en regardant droit devant moi. Les élèves parlent très fort entre eux, alors qu'ils sont très près les uns des autres. Ils s'approchent trop de moi, ils se poussent, ils crient. Ça me donne chaud dans la nuque, et mes battements de cœur s'accélèrent. (p. 11)
Tu as envie d'une aventure pleine d'humour et de fantastique pour fêter Halloween? Alors, dévore Cadavre haché, vampire fâché et Trafic sanglant, vampires sur les dents !
Esther se découvre sorcière du jour au lendemain. Une sorcière sans pouvoirs (ou presque) mais dotée d'un sens de la répartie et d'une témérité sans bornes qui contrebalancent bien cette petite faiblesse magique. Promulguée stagiaire au côté du ténébreux Loan (tiens tiens tiens, Cupidon traîne dans les parages...), elle se met en tête de retrouver la piste d'adolescents soudainement disparus alors que le Ghost Challenge fait rage. Maladroite mais attachante, l'histoire t’emmènera tantôt à Strasbourg, dans la forêt de Brocéliande et ... sur les rives du lac, à Genève. Et oui, l'auteur réside en Suisse !
Les personnages ? Un petit descriptif s'impose :
"L'agent Loan, sexy en diable mais aussi sympathique qu'une mycose. Roger, le Cube, toujours plongé dans sa lecture et pas du tout concerné par le bazar dans le bureau. Mireille, dont l'accoutrement faisait pleurer mes rétines. Marine, un ersatz de Morticia Addams version emo qui se maquillerait dans une cave. Et maintenant Dario, qui se baladait sans complexe les joyeuses à l'air pour venir pousser des cris d'orfraie quand on venait le lui faire remarquer." (T. 1, p. 55)
Une belle brochette de protagonistes, non ? Oh, sois rassuré/e. Dario ne reste pas longtemps dans le plus simple apparat et la censure n'a pas besoin de passer par là! Bienvenu donc dans le monde des vampires, des goules, des loups garous, des fantômes, des djinns et bien sûr, des sorcières!
Franchement, il y a longtemps que je n'avais pas autant ri avec un roman ! Un moment de bonheur simple!
Et si tu hésitais encore à le lire, quelques extraits en prime :
"Je retins un rire nerveux quand je réalisai où nous nous trouvions. Un cimetière. Parfait - vraiment parfait. J'allais rencontrer des vampires belliqueux qui me prenaient pour une goule insurgée dans un cimetière au bord de l'autoroute. Fantastique. [...] je le rejoignis au petit trot, la perplexité remplaçant la peur un bref instant en le regardant se diriger vers ... des jardins communautaires? C'était une blague?
Apparemment pas, vu qu'il pourra le portique en métal et s'engagea sur un chemin de terre sèche. Bon. Parfait. Donc pas de rencontre dans un vieux caveau familial avec des vampires millénaires en cape sombre. Ce serait ambiance "Esther fait du jardinage" avec Vampy la courgette et Dracu la tomate." (T. 1, pp. 151-152)
"L'agent Loan est un salaud. Les vampires sont des salauds.
Et moi, je me retrouvais coincée dans un corps qui s'obstinait à courir à toute vitesse. [...] Mon corps sprintait en ligne droite et je devais hurler les directions pour le guider.
- Gauche, gauche, gauuuuuuche!
Mes jambes comprirent le message un peu trop tard et m'encastrèrent dans un mus, sans pour autant cesser de gigoter.
Deux poubelles tombèrent dans un boucan de tous les diables, accompagnant ma débâcle." (T. 1, p. 246)
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