Dernière mise à jour : 25 sept. 2020
En se réveillant ce matin-là , Georges réalisa qu’il n’était pas dans son état normal. Il était tout fripé comme s’il sortait d’un long bain.
C’était un jeudi, jour d’école, mais il n’avait pas envie d’y aller. Il sentait que quelque chose de bizarre s’était passé la veille. Il arriva en classe un peu endormi alors qu’il avait ce jour-là un cours de dessin. Le professeur leur donna comme thème : « le monde sous-marin ». La plupart des élèves commençaient à dessiner mais la feuille de Georges demeurait blanche. Georges fixait le mur de la classe, hébété mais aucune inspiration ne lui venait. Pour finir il griffonna rapidement un simple dauphin puis se replongea dans ses pensées. Quand il regarda l’horloge, il vit que cela ne faisait qu’une heure qu’il travaillait. Le temps ne s’était pas écoulé aussi vite qu’il l’aurait voulu. Quelques instants plus tard, il regarda à nouveau l’horloge et constata que les aiguilles n’avaient pas bougé. Il se dit qu’il fallait signaler cette anomalie. Il se retourna vers le bureau de son professeur mais il n’y avait personne. Il pensa qu’il était parti faire des photocopies. C’est alors que Georges réalisa qu’il n’y avait plus aucun bruit dans la classe. Il se retourna à nouveau et vit la classe vide. Il regarda à nouveau l’horloge et se sentit soudain attiré par cet objet. Les aiguilles commençaient à tourner et tournèrent de plus en plus vite jusqu’à ce qu’il ne voie que du noir.
Il reprit conscience dans le bus qui s’arrêta devant chez lui. Il en descendit et ouvrit la porte de la maison. Dans sa chambre, toujours préoccupé par ce qu’il venait de vivre, il pensa qu’un bon bain pourrait l’aider à se détendre.
En attendant que la baignoire se remplisse, il accrocha son dessin sur sa porte. Enfin, il entra dans un bain chaud et agréable et put enfin commencer à rêvasser. Il se remémorait sa journée quand il sentit quelque chose qui venait du fond de sa baignoire. Il s’en rapprocha et soudainement se fit aspirer dans les tuyaux d’évacuation. Minutes après minutes il perdait de l’oxygène et peinait à respirer. Il se retrouva, paniqué, dans un immense liquide bleu foncé sans fond. Il ne voyait rien autour de lui et la terreur l’envahissait de plus en plus. Lui qui avait toujours eu peur de se noyer, il essaya, dans un dernier geste, de remonter à la surface et n’y arrivant pas, il abandonna et se laissa à nouveau couler.
Tout à coup il se rendit compte qu’il pouvait respirer même s’il était au fond de l’océan. Il rouvrit les yeux, prit une grande bouffée d’air et regarda autour de lui un peu plus rassuré. A ce moment, droit devant lui, il aperçut une masse noire non identifiée. Apeuré, il réalisa que cette forme s’approchait de lui. Tétanisé, il regarda cette ombre s’approcher mais, en la regardant de plus près, il réalisa qu’il s’agissait du dauphin qu’il avait dessiné le matin-même à l’école. Sachant que ces mammifères ne sont pas dangereux, il commença à se calmer.
Georges se sentit à nouveau aspiré par le fond. Il était lourd, très lourd. Une décharge électrique le ramena dans la baignoire où il s’était endormi. Il sortit de son bain qui était froid. En allant dans sa chambre il vit sur la feuille accrochée sur sa porte que le dauphin avait disparu. Seule une feuille bleue sombre demeurait. Cela lui rappelait un vague souvenir, mais rien de plus précis.
Le lendemain était un jeudi et il se réveilla un peu troublé. Il avait la peau fripée comme s’il avait pris un très long bain. Il alla à l’école et se souvint qu’il avait le dessin ce jour-là . Le professeur avait choisi comme thème « les animaux sous-marins ». Cette fois, inspiré, il fut le premier à commencer son dessin.
Dernière mise à jour : 25 sept. 2020
L’herbe me chatouille les oreilles. Elle s’enroule autour de mes doigts. Je ferme ma main et arrache une poignée de brins. Je les lance, puis, ils me retombent dessus. Je rigole. L’un d’eux me chatouille la joue. Je me retourne vers Maman. Elle sourit. Ça fait longtemps qu’elle n’a plus souri comme ça. Elle semble vraiment heureuse. A nouveau...
Maman me prend dans ses bras. Elle sent bon. Ses cheveux me picotent le nez. Je me sens bien. Je ferme les yeux. Nous sommes allongés dans l’herbe d’une petite colline, à l’abris d’un grand arbre, dont les feuilles, peu abondantes, laissent entrevoir un ciel d’un bleu splendide. C’est de cette façon que Maman avait décrit cet endroit enchanteur. Mais ce qu’elle m’indiquait maintenant de son doigt se trouvait au-delà du ciel. Elle observait les nuages…
Dans le ciel comme par magie, il y avait un petit lapin, semblable à la petite boule de poil que le bonhomme-au-grand-chapeau faisait apparaître. J’adore la petite boule de poil. Même si les gens n’avaient pas l’air de l’apprécier, là -bas…
Le petit lapin bondissait près d’une petite fleur. Une fleur aussi belle que le monsieur multicolore pétillait de vie. Ce monsieur multicolore illuminait le sourire de ma Maman. Car depuis le déménagement, maman ne souriait plus autant. En plus le nouvel appartement semblait beaucoup plus étroit que l’ancien et il n’avait qu’un seul lit et je partageais la chambre avec Maman qui devait dormir sur un petit fauteuil…
Des gens étrangement angoissants y venaient tous les jours. D’ailleurs, à côté de la fleur, il y a un tout petit nuage, en forme de larme. Il me fait penser au monsieur-en-blanc. Notre première rencontre a coïncidé avec le déménagement. Le Monsieur en blanc faisait pleurer Maman. Bien qu’elle ait beau me répéter qu’il n’était pas méchant, cet homme m’angoissait. A y penser aujourd’hui, j’ai une petite boule au ventre…
Maintenant nous sommes rentrés et Maman a recommencé à rire, à rire comme aujourd’hui quand nous étions allongés dans l’herbe, qui me chatouille la tête et s’emmêle dans mes petites pousses de cheveux qui ont recommencé à pousser avec le retour du bonheur…
…. Quelle magie !
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