Un titre prometteur, qui annonce une bonne partie de rigolade.
Mais est-ce vraiment le cas? Oui, dans un sens, car les personnages sont hauts en couleurs et s'enferrent dans leur conviction. Les trois héros, échappent à la nasse et poursuivent avec courage et obstination leur objectif : mettre à jour un terrible trafic d'organes. Ces trois poissons, plus proches du barracuda que de la perche, ne manquent pas de ressources.
Mais ce livre nous confrontent tout de même à une réalité plus crue, celle des troubles psychologiques graves, en passant de la schizophrénie à la dépression profonde; de la façon de trouver sa place dans une société qui les isole, société qui parfois pourtant est l'instigatrice de ces "trop-pleins"...
Et au milieu, la poésie. Celle de la rue, des révoltes, du raz-le-bol...
Bref, un roman à dévorer, mais peut-être à réserver à des lecteurs avec un certain recul (dès 14-15 ans)
Le jeune Nicolas s'est-il vraiment noyé à Montalivet ? Pourquoi le docteur Victor a-t-il confié à Sylvère Lomeret qu'il avait fait un faux rapport d'autopsie ? Et par qui a-t-il été assassiné, alors qu'il se rendait au CEPP, le Centre d'études des phénomènes paranormaux, pour y chercher des renseignements sur le vampirisme ? Sylvère Lomeret, journaliste à France 3 Région et à La Tribune de l'Ouest, risque d'avoir du mal à découvrir la vérité. Pour l'instant il est occupé à un reportage sans grand intérêt, au CEPP, justement. La vocation du centre est de démontrer que les phénomènes dits paranormaux ont toujours une explication rationnelle. Il offre cinq cent mille francs à toute personne capable de faire preuve, dans des conditions extrêmement surveillées, d'un don de télépathie, de télékinésie ou autre. Les candidats se pressent et repartent toujours bredouilles. Au programme ces jours-ci, une pseudo-télépathe hystérique et une prétendue maison hantée. Anatole Le Lyonnais, le directeur, ricane d'avance. Mais son élève et assistante, Marianne, est moins sereine, surtout depuis qu'elle a entendu ce halètement étrange, juste derrière elle, dans le parking souterrain désert. Elle n'en a parlé à personne. C'est alors qu'entre en scène un jeune homme, Hugo Knocker, soi-disant étudiant en psychiatrie. Il a de sérieuses difficultés d'élocution, un problème avec les manches de son pull-over et aussi avec la pleine lune, et son cerveau est facilement envahi par des pensées qui ne sont pas les siennes. Il ne lâche pas Marianne d'une semelle et cela déplaît profondément à Sylvère, qui est tombé fou amoureux d'elle, et qui compte bien sur la visite de la maison hantée pour lui faire des avances... [Editeur]
Fleur et Harmonie ont des prénoms un peu... trompeurs. Harmonie est jeune, nerveuse, sensible. Elle est affligée d'un syndrome pénible, et se collète résolument avec une vie qui ne lui fait pas de cadeaux. Fleur est âgée, obèse, pétrie d'angoisses, de manies. Elle vit seule avec son chien Mylord et son armoire à pharmacie. Elle se méfie de tout le monde, sauf de son thérapeute, le cher docteur Borodine. Autour d'elles, Elvire, Tonton, le merveilleux Monsieur Poussin. Autant de personnages singuliers, touchants et drôles. Rien n'aurait dû les rassembler, si ce n'est leur étrangeté et le fait que la société fait d'eux des inclassables, incapables, déclassés, bras cassés. Dans ce roman, il y a de la musique russe, un petit chien en surpoids, des gens un peu fêlés, des monstres improbables, de très beaux portraits en noir et blanc, de la traîtrise et du drame, et - ce n'est pas du luxe - un peu de tolérance. [payot.ch]