Comment ça zèbre ? Ça correspond à HP, haut potentiel ou encore surdoué, mais je trouve que ce nom est trompeur. Il nous décrit comme les premiers de classe ayant la vie parfaite. Hors ce n’est pas vraiment ça. Mais alors pourquoi zèbre ? allez-vous me dire. Ce nom vient du fait que les zèbres sont assez intelligents, ils ont un langage très particulier, mais surtout parce qu’ils se ressemblent beaucoup sans être pareil grâce à leurs rayures. Pour nous, c’est un peu pareil. Les scientifiques nous décrivent comme « des personnes avec un niveau intellectuel largement supérieur à la moyenne » et pour la plupart de nos amis c’est juste avoir un QI hors norme. Sauf qu’en fait c’est pas aussi simple, t’es pas juste super intelligent. D’ailleurs certains
sont même en échec scolaire.
Être zèbre ça veut pas dire mieux réfléchir, mais réfléchir différemment. Dans notre cerveau, il y a plein de connexions qui se font toutes seules et parfois ça nous embrouille. Ça veut aussi dire avoir 150 pensées par seconde. Mon cerveau est en marche vingt-quatre heures sur vingt-quatre et ça devient insupportable quand, par exemple, je suis super fatiguée et que je veux juste dormir. Les remords, les souvenirs, les peurs, ta journée, les idées, tout me revient. Je suis une pro pour culpabiliser dans ces moments là. On peut dire que les insomnies ont leur place dans ma vie. De plus, j’ai plein de projets, parfois irréalisables et je suis souvent déçue de moi ou de mes idées. A l’école, c’est pas facile tout les jours, car la plupart du temps, soit on connait déjà ce qui est au programme, soit ça ne nous intéresse absolument pas. Pour ma part, j’essaie de toujours trouver quelque chose que je pourrais apprécier dans chaque matière, sauf que c’est compliqué. Suivre un cours obligatoire sans s’y désintéresser très vite n’est pas une tâche facile. On aimerait être ailleurs pour pouvoir bosser un projet qui nous tient à cœur. On a envie de toujours en apprendre plus, mais pas forcement sur des sujets habituels. La plupart du temps, ça n’a aucun rapport. Pour certains, ce sera lire de la littérature, dévorer des manga, ou apprendre une autre langue, et pour d’autres ce sera faire du bénévolat, des jeux intellectuels, beaucoup de sport ou encore faire de l’art. Arrêter notre machine interne est complexe. Je pense que le pouvoir (magique) qu’on aimerait tous avoir, c’est pouvoir faire ON/OFF avec nos pensées, histoire d’être tranquilles cinq minutes.
La plupart de nous, nous sommes assez discrets. On paraît un peu fou/folle mais on se fond dans la masse pour ne pas recevoir le jugement et les critiques. Les adultes nous trouvent souvent matures alors que les gens de notre âge nous trouvent bizarres voir ennuyants. Le problème, c’est qu’on a rarement le même genre de sujet qui nous plaisent, donc peu de points communs. Avant, je montrais moins cette part de moi un peu différente, mais je montrais plus facilement mes émotions à tout le monde. Maintenant, c’est l’inverse, je fais moins confiance aux gens mais quand je me sens bien, je me lâche en libérant mon côté “étrange”. On n’a pas toujours la vie facile et on est souvent blessé. Personnellement, je m’attache beaucoup trop, surtout trop vite et je suis naïve. C’est un peu mon côté bisounours, haha… Une ( très ) grande partie de nous souffre de cette différence, que ce soit par de “simples“ remarques jusqu’à la phobie scolaire. Nombreux parmi nous ont subi ; acharnement de professeurs, phobie scolaire, fugues, épuisement émotionnel, ou encore harcèlement. Voici une autre citation par rapport à nous : les rayures du zèbre sont comme les cicatrices que nous avons de notre passé douloureux. Je pense que pour beaucoup, ça nous correspond.
Il n’y a pas deux jours où je n’y pense pas. Presque tout le temps, je vois ce décalage entre moi et les autres, autant avec les enfants qu’avec les adultes. Tout ce que je fais ou pense me ramène à ça. Faire le test et être reconnu comme tel ne nous met pas pour autant dans une case. Il n’y en a aucune dans laquelle nous pourrions être mis, on est si différent les uns des autres et puis personne n’entre vraiment dans une case. C’est juste pouvoir mettre un mot dessus, un mot qui nous rassemble et qui nous donne les moyens de pouvoir accéder à des ressource dont nous avons besoin. Avant de savoir que je l’étais, c’était encore plus dur car je ne pouvais pas m’identifier à quelqu’un et j’avais l’impression d’être la seule comme ça. Malgré moi, j’ai l’impression que quelqu’un qui n’est pas zèbre ne peut pas vraiment comprendre ce que c’est de le vivre tous les jours.
Une autre chose qui accompagne un HP tout le temps, c’est l’hypersensibilité. En effet, ça ne nous facilite pas beaucoup la tâche. Toutes les émotions qu’on ressent ressortent beaucoup plus fort, c’est donc difficile à gérer. Quand je suis joyeuse, on me prend pour une folle et quand je suis triste, je suis soit-disant dépressive. En tout cas, pour ma part, je prends souvent sur moi (en partie à cause du regard des autres) et à un moment j’explose. Du coup, les personnes autour de moi ne comprennent pas ce qu’il se passe. Il y a des heures où les émotions prennent tellement le dessus
qu’on est aspiré de l’intérieur. J’ai l’impression d’être dans une bulle d’énergie (négative dans ces moments là) surpuissante qui me retient prisonnière. C’est comme une tempête qu’on se prend en pleine face sauf qu’au lieu de la pluie et des éclairs, c’est un mélange d’émotions incompréhensibles qui nous fonce dessus. Mais cette hypersensibilité nous aide aussi tous les jours. L’inspiration nous vient facilement et nous aimons créer. Tout les jours, je veux faire quelque chose, j’ai énormément d’activités et j’adore ça. Si je pouvais passer mon temps à bricoler, chanter ou écrire (et la liste est encore longue) je serais vraiment heureuse. C’est quelque chose que j’apprécie particulièrement chez moi même si il y a des choix difficiles à faire parmi les activités que j’aime.
Pour conclure ce texte, je dirais qu’il faut essayer de voir à quel point la vie de zèbre n’est pas autant facile que ce que l’on croit facilement. Et pour toutes les personnes qui sont nées comme ça, faites-en une force, et surmontez les difficultés qui vont avec ! Soyez comme vous êtes, tous les autres sont déjà pris :)
Petites informations pour comprendre :
On ne devient pas HP on naît comme ça.
Il y a donc des enfants et des adultes qui le sont.
Il faut faire un test qui consiste à évaluer le QI (quotient intellectuel) avec un score qui doit être de minimum 130 (parfois accepté à 125). Mais il faut aussi avoir un bilan psychologique. La définition d’un surdoué reste ouverte, il y a d’ailleurs plusieurs tests dans le monde.
Les différentes manières d’évaluer ceci font encore débat notamment par les psychologues qui critiquent la définition (utilisée) de l’intelligence.
Informations provenant entre autre de Wikipedia et Vikidia
Chaque jour de ma vie me semblait éternellement interminable. Vingt-quatre heures pour moi, c’était une très longue année de tristesse. Vous l’aurez compris, ma tête était vide et mon cœur baignait dans un néant de chagrin. Pourtant, quand j’étais en classe ou pendant la journée en général, je donnais l’impression d’être une jeune fille de 14 ans certes timide mais également joyeuse. Il faut dire qu’avec mon physique, je ne ressemblais pas à une personne en dépression. J’avais une longue chevelure blonde, un visage fin et ovale, quelques dizaines de taches de rousseur et de grands yeux bleu émeraude. Mes vêtements étaient corrects, ils ne venaient pas de marques connues, mais ils n’étaient pas troués ni déchirés. Toutefois avec ma personnalité, mes camarades de classe me trouvaient étrange, mystérieuse et ils ne voulaient pas de moi. Il faut avouer que je ne faisais rien pour arranger ma situation. Mais j’avais une excuse à tout cela. Ma mère venait de nous quitter, mon père et moi, pour rejoindre les anges. Elle s’était battue contre une maladie qui s’appelle le cancer.
La séparation fut vraiment très compliquée à vivre et douloureuse. Chaque soir, je pleurais car je mourrais d’envie de la revoir pour lui dire que je l’aimais de tout mon cœur. En parlant de mon cœur, il me serrait toujours la poitrine dès que je pensais à elle. Mes larmes coulaient vite quand la moindre pensée envers ma maman me venait à l’esprit.
Un jour, en voyant sa photo posée sur ma table de nuit, je fus saisie d’angoisses. Ces palpitations arrivaient fréquemment. Je ressentais alors le besoin de faire du sport à n’en plus finir pour comblerons manque. Ce soir-là je décidai de partir marcher en forêt. Je n’avais rien sur moi, juste des chaussures et des habits mais c’était tout.
En arrivant à la lisière de la forêt, je marchais déjà depuis plusieurs heures car ma maison se trouvait dans la ville, loin de la campagne. Comme je me baladais depuis longtemps, la fatigue m’assaillit. Mes muscles étaient tout flagadas et je commençai doucement à m’endormir debout. Puis je m’évanouis de fatigue.
Lorsque que me réveillai, je me trouvai au fin fond des bois. J’étais allongée sur des brindilles humides. Une odeur de terre mouillée couvrait l’entièreté de la forêt. La froideur de l’hiver se faisait ressentir. Au moment où je me levai, j’entendis des piaillements d’oiseaux et le roucoulement d’un hibou. Le vent sifflait dans l’écorce séchée des arbres. Les immenses chênes rougeâtres portaient tellement de feuilles que je ne pouvais pratiquement pas voir le ciel étoilé et la lune. Je me dis dans ma tête que c’était dangereux, intrépide et irresponsable de rester ici. Mais je ne savais comment retourner chez moi. Alors je décidai d’y aller au talent, comme si j’avais un sixième sens. Sauf qu’à ce moment-là, j’entendis un curieux murmure qui me provoqua une frayeur épouvantable. Je fus tellement effrayée que je perdis le contrôle de mes jambes et je tombai par terre. Les murmures commencèrent à devenir des voix de plus en plus fortes. Alors je décidai de m’enfuir en cavalant. Je courus de toutes mes forces, mais les voix me suivaient. A un moment donné je compris que j’étais comme le centre d’un cercle. J'avais beau courir, les voix étaient là et m’encerclaient. Au bout d’un long moment les voix commencèrent à murmurer en chœur:
-Tourne à droite et ensuite vas tout droit, arrête-toi et observe.
Je compris qu’elles me donnaient des directions. Je commençai alors mon chemin. La première indication demandait de faire un court virage à droite, ce que je fis. En face de moi se tenait un gigantesque sapin. Son odeur me rappela les Noëls passés avec ma mère. Je me souvins des divers cadeaux, le goût du pain d’épices et du chocolat, les épines tombées du sapin qui me piquaient les pieds quand je marchais dessus, la musique des chants de Noël à la messe, le repas d’une grosse dinde dodue avec les légumes farcis, la glace à la vanille avec le coulant de framboises par-dessus, l’amour et l’harmonie qui régnait dans ma famille autrefois. Ce souvenir me procura du bien-être.
La deuxième indication était de continuer tout droit et de m’arrêter dans une clairière. Quand j’arrivai dans cette clairière d’herbes fraîches, je repensai directement au dernier pique-nique auprès de ma maman avant qu’elle aille à l’hôpital. On avait étendu une nappe rouge et blanche qui sentait la cannelle. On avait préparé des sandwichs au jambon et au beurre, des muffins salés aux herbes provençales, deux parts de tortilla espagnole et des tartelettes au sirop d’érable. A ces souvenirs évocateurs, les larmes me montèrent aux yeux. J’avais l’impression que ma mère était revenue dans le monde des vivants.
Soudain j’aperçus au loin une silhouette féminine s’approcher de moi. Son visage était encerclé par de longs cheveux noirs ondulés, des yeux en amande de la couleur des châtaignes, une peau blanche comme des pétales d’edelweiss et des lèvres d’un vernis rouge vif. Mon ressenti devint réalité. Ma mère était là. Mes sentiments se mélangèrent , mon esprit était bouleversé. J’étais à la fois en colère et triste. Elle s’avança et me tendit un collier formé de perles en cristal rouge. Elle prononça ces quelques mots :
-Ma chérie, avant ma mort j’ai oublié de t’offrir ce bijou, il appartenait à ma mère. Il est fait pour réunir le monde des vivants et des morts. Mets-le autour de ton cou et ne l’enlève jamais.
Elle me prit dans ses bras et je me mis à pleurer de joie. Nous nous couchâmes sur les feuilles dorées. Je me sentais enfin en sécurité et je m’endormis à ses côtés.
A mon réveil, je me trouvais étrangement dans ma chambre. Une sensation de malaise m’envahit. Aurais-je rêvé, moi qui espérais tant le retour de ma mère? Je me levai sans mouvement brusque, vacillante, mes pieds salis par la terre. J’aperçus mon visage dans le miroir. Le collier de perles de cristal rouge scintillait à mon cou. Un sentiment de paix apaisa mon corps meurtri, je compris à ce moment que telles les perles qui s’alignaient, les souvenirs, la chaleur, l’amour, l’affection de ma mère seraient toujours en moi.
En 1664, Molière se voit interdire de jouer son Tartuffe par le Roi Louis XIV et condamner par une Église catholique qui veut le faire taire. Pendant plus de 5 ans, Molière va se battre contre le pouvoir politique et religieux pour défendre sa liberté, celle de pouvoir rire de tout. 350 ans plus tard, ce droit reste cruellement d’actualité… [Couverture]
Cote : MOLI rouge