Cinq bébés enlevés. Un projet expérimental diabolique consigné dans un journal intime. Un journaliste qui enquête sur ces disparitions vingt-cinq ans après. 1910, Buenos Aires. Une jeune femme réapparaît au domicile de ses parents des années après avoir disparue, une nuit alors qu’elle dormait dans son berceau. Une jeune femme sans aucun souvenir, un homme qui se comporte comme un chien, les images hallucinées d’une session d’hypnose, sont les pistes qui conduiront Alejandro à remonter le fil de cette sombre histoire jusqu’à un dénouement aussi terrifiant qu’inattendu. [Ecole des loisirs]
C'est un livre très psychologique, dur mais qui pose des questions essentielles, comme l'éthique dans le monde scientifique.
Jusqu'où aller en effet pour le bien de la science ?
Catastrophe ! Au retour des vacances, Max et Lili et leurs parents retrouvent leur maison cambriolée et sens dessus dessous. Ils sont choqués, tristes et en colère : Plus d'ordinateurs, plus de jeux vidéo, plus de souvenirs... Comment retrouver son calme après toutes ces émotions ? Ce livre de Max et Lili parle de la violence d'un cambriolage, pour les enfants comme pour les parents, de l'intrusion d'un inconnu chez soi, du vol des objets qu'on aime, de la peur de rester seul... et de l'importance de l'honnêteté et du respect des règles pour bien vivre en société. Il faut porter plainte, en parler, mieux se protéger, pour que les peurs, le stress, la rage laissent place au sentiment de sécurité, à la justice et à la vie qui continue. [Renouvaud]
Un sourire illumina son si joli visage lorsque ses souliers usés par les heures intensives d’entrainement foulèrent le parquet vernis de la salle de danse où elle avait passé le plus clair de son temps depuis maintenant treize ans. La danse était pour elle son seul moyen d’échapper à la dure réalité et ce jour-ci elle passait une audition pour rentrer dans une prestigieuse école de danse. Elle avait attendu ce moment depuis tellement longtemps. Le jour où enfin elle pourrait se délivrer des chaînes qui la rendaient prisonnière et où enfin ces couleurs qui ornaient son corps pourraient disparaître.
Une fois son enchaînement terminé, elle fit une révérence et partit dans le vestiaire. Quand elle eut fini de se changer, elle dévala les escaliers qui menaient à la sortie et rentra chez elle. Lorsqu’elle arriva à son domicile, ses parents l’attendaient pour savoir comment s’était passé l’audition pour laquelle elle s’était tellement entraînée, mais Amelia passa devant eux sans leur adresser un seul regard et s’enferma à double tours dans sa chambre. Cela faisait huit mois qu’Amelia s’était renfermée sur elle-même, qu’elle ne parlait plus, qu’elle ne mangeait presque plus non plus. Elle avait perdu beaucoup de poids. Ses parents s’inquiétaient. Ils l’avaient forcée à voir plusieurs psychologues mais ça avait été sans succès. A l’heure du souper, ses parents essayèrent de la faire sortir de sa chambre mais elle refusa prétextant être fatiguée par la journée qui venait de s’écouler. Ses parents abandonnèrent et redescendirent à contre coeur. De l’autre côté de la porte, des larmes coulaient sur les joues d’Amelia en imaginant la journée qui allait se dérouler le lendemain. Lundi et tous les autres jours de semaine étaient le pire des enfers pour elle depuis sa rentrée en dernière année. A cette pensée, des nouvelles larmes dévalèrent ses joues, elles ne s’arrêtaient plus. Alors, pour penser à autre chose Amelia prit un livre, s’allongea sur le lit et à peine après avoir lu les premières pages elle ferma les yeux et tomba dans les bras de Morphée.
Le son strident des son réveil sortit Amelia de son sommeil. Elle regarda le cadrant et pressa le bouton pour arrêter cet horrible bruit qui lui perçait les tympans. Elle se posta devant son miroir et enleva son pyjama. Elle contempla son corps et une larme s’échappa de ses yeux. Un énorme bleu ornait son ventre et ses bras en étaient couverts. Seul son si beau visage avait été épargné. La voix de sa mère qui la conviait au petit déjeuner, la sortit de sa contemplation. Elle s’habilla d’un jeans noir et d’un long pull de la même couleur puis descendit. Lorsque elle eut fini d’ingurgiter le peu de nourriture qu’elle avait décidé de manger pour faire plaisir à ses parents, elle ouvrit la porte et partit en direction de l’école.
Quand elle passa le portail de son collège, elle sentit des dizaines de paires d’yeux sur elle. Comme si elle était le personnage principale d’une pièce de théâtre, comme si elle était une bête de foire, comme un animal au zoo. Elle baissa la tête et accéléra le pas pour rentrer dans sa classe mais, en passant devant les toilettes des filles, une main l’attira à l’intérieur. Et quand elle voulut sortir, elle se rendit compte que la porte était verrouillée. Elle se retourna alors pour voir qui l’avait enfermée et quand elle vit la bande d’adolescents qui la persécutait depuis maintenant huit mois elle paniqua et essaya d’enfoncer la porte mais sans succès. Soudain, une main la plaqua contre le mur par le cou pendant qu’une autre la martelait de coups dans le ventre. Elle pleurait, criait, hurlait mais elle savait que personne ne viendrait à son secours. Elle allait encore avoir de nouvelles couleurs sur son corps qui partiraient dans un moment pour laisser la place à des nouvelles et ainsi de suite jusqu'à la fin de sa scolarité. La main qui la maintenait debout la lâcha et elle tomba à terre. Ils continuèrent à la frapper avec leurs pieds cette fois et lorsque la sonnerie retentit ils la laissèrent tranquille et s’en allèrent à leurs cours respectifs.
Amelia resta allongée sur le carrelage froid pendant longtemps si bien qu’elle rata sa première heure d’école. Lorsque elle décida enfin de se lever elle se regarda dans la glace et constata qu’ils avaient encore épargné son visage. Sûrement par peur que quelqu'un découvre ce qu'ils lui faisaient subir car ils savaient qu’elle ne dirait rien, ils l’avaient menacée pour en être sûr et detoute façon ses longs pulls cachaient toutes ses blessures. Elle reprit son sac qui était tombé pendant l’altercation et décida de retourner chez elle. Une fois rentrée, sa mère, qui avait reçu un appel de l’école l’informant de l’absence de sa fille en première période l’interrogea, mais sans succès. Amelia ne décocha pas un mot. Alors sa mère haussa le ton mais encore une fois en vain. Amelia était dans un autre monde. Elle n’écoutait même plus sa propre mère et quand celle-ci lui intima d’aller dans sa chambre elle ne se fit pas prier et monta avec difficulté les marches. Une fois dans la seule pièce de la maison où elle pouvait arrêter de se cacher, elle retira ses habits pour constater l’ampleur des dégâts. Cette fois l’intégralité de son corps était meurtri. Elle appliqua de la crème sur ses bleus et partit se coucher.Elle se réveilla à l’heure du souper. Elle descendit, mangea le minimum, et repartit dormir sans un mot.
Le lendemain, elle se leva difficilement comme chaque jour mais ce jour-là elle était encore plus stressée qu’habituellement. En effet, c’était dans la journée qu’elle devait recevoir le résultat de son audition. Elle se prépara et partit en cours. Comme chaque jour elle subit les regards insistants de la majorité des élèves mais, pour une fois elle n’aperçut pas ses persécuteurs. La journée se passa particulièrement bien et une fois l’école terminée elle resta faire ses devoirs à la bibliothèque.
Quand elle eut fini, elle se prépara pour rentrer chez elle voir si la fameuse lettre qu’elle attendait tellement était arrivée. Elle devait avoir appelé sa mère vingt fois pour savoir si elle l’avait reçue mais à chaque fois sa mère lui répondit négativement. Lorsqu’elle passa devant les vestiaires où elle devait passer pour sortir du collège, une lumière l’intrigua. En effet, à cette heure-ci tout le monde devait déjà être parti, et même si ce n’était pas le cas, en aucun cas les élèves avaient le droit de rester dans les vestiaires. Elle ouvrit alors la porte et le regretta aussitôt. Devant elle se tenait un groupe d’élèves qu’elle connaissait plus que bien. Elle claqua la porte et courut le plus vite qu’elle put, mais c’était peine perdue. Un des adolescents la rattrapa et la ramena de force dans le vestiaire. Elle criait, se débattait mais, son manque de force dû à son manque d’alimentation et à toutes ses blessures lui fit perdre espoir. Une fois dans les vestiaires, le jeune homme la jeta à terre et tous se mirent à la ruer de coups. Peu à peu elle perdait le brin de force qui lui restait. Elle se sentait partir et les pieds et les poings qui heurtaient son corps déjà meurtri ne faiblissaient pas. Elle sentait la fin arriver. Alors elle pensa à ses parents, au fait qu’elle n’avait pas suffisamment profité d’eux, elle pensa aussi à cette école où elle n’irait jamais. Elle voyait tous ses rêves partir en fumée en même temps que son âme quittait son corps. Elle avait plusieurs fois imaginé sa mort mais jamais elle n’aurait pensé que ce serait sous les coups de ses camarades de classe. Puis vint le coup fatal, le coup de trop, celui qui fit arrêter son coeur à tout jamais. Toute trace de vie avait quitté son corps. Ses yeux s’étaient fermés pour ne plus jamais se rouvrir. Elle était morte avec ces maudites couleurs sur son corps et quelque part dans cette petite ville des parents attendaient leur fille avec dans la main une lettre qui l’acceptait dans une prestigieuse école de danse.