Dans un futur peut-être pas si lointain, l'humanité vit coupée entre la ville haute qui abrite les plus riches et la ville basse où s'entassent les pauvres, leur degré de misère se mesurant à l'altitude plus ou moins importante de leur maison. Tout en bas, c'est un brouillard épais, le fameux « nox » du titre. Lucen survit avec sa famille en économisant l'eau, en pédalant pour produire de l'électricité. Il attend de se marier avec Firmie, sa promise un peu rebelle, dès qu'ils auront dix-sept ans et qu'elle sera enceinte comme l'impose la loi. Et puis d'un seul coup, tout bascule. Le petit groupe d'amis d'enfance de Lucen explose, les miliciens conservateurs s'opposant aux révolutionnaires qui pensent qu'ils ne sont pas différents des plus riches. Lucen aimerait ne pas prendre position. Mais sa rencontre avec Ludmilla, une jeune fille de la ville haute qui enquête sur la disparition brutale de sa nourrice issue des bas quartiers, le rend suspect, trop suspect...
En quelques pages glaçantes, Yves Grevet retourne le cœur de son lecteur et l'emporte dans les tourments de ces multiples personnages que nous suivons alternativement, certains plus que d'autres mais avec un égal sens du drame. Leurs points de vue finissent par composer une trame implacable en scènes aussi courtes que marquantes : l’action ne cesse d’avancer et l’avenir de se dérober sous les pas des protagonistes. L'univers décrit effraye par la précision minutieuse de ses détails sordides et le flou général de ses tenants et aboutissants : qui gouverne ? Comment en est-on arrivé là ? La violence admise n'est pas sans rappeler celle de Meto. Les personnages se creusent au fil de leurs prises de paroles, touchants dans leurs multiples questions et choix sans garanties. Ludmilla, qui fait d'abord figure de jeune insouciante, devient peu à peu osée et déterminée. Lucen, que l'on aurait identifié en tant que personnage principal, se comporte ici certes avec noblesse, mais sans panache, rendu trop craintif par des années d'ignorance. Le nouveau milicien Gerges ne sait plus où se situe la vérité et son coeur. Quant à Firmie, tout se passe comme si elle attendait de se révéler… Un excellent roman fantastico-psychologique, à l’univers étrange que l’on pressent riche en découvertes à venir. Sophie Pilaire [Ricochet]
Vol. 1: Ici-bas. - 2012. - 357 p.
Vol. 2: Ailleurs. - 2013. - 362 p.
Cote : GREV bleu
La classe d'Anatole et de Célia devient, du jour au lendemain, la cible de phénomènes étranges. Des lettres anonymes sont déposées à l'intention des parents. Ces missives au contenu mystérieux dérangent et fâchent ces derniers qui craignent de perdre le contrôle de leurs enfants. Piqués au vif par l'attitude équivoque de leurs géniteurs, Célia et Anatole décident d'en savoir plus. Pour percer le mystère, les deux adolescents à la réputation jusque-là sans tache bravent de multiples interdits. Ce qu'ils découvrent les stupéfie…
Quel parent n'a pas caressé le rêve d'avoir un enfant parfait? Yves Grevet répond à la question en imaginant une société qui prône l'eugénisme d’État.Père et mère ont la possibilité d'échanger leur progéniture « non conforme » par une copie parfaite. Heureusement qu'un vent de révolte souffle sur cette société déshumanisée, soumise à un régime totalitaire qui fait froid dans le dos. Un récit de SF bien écrit et qui interpelle par son caractère très actuel lié aux questions bioéthiques que soulève le clonage. La collection Soon (pour les amateurs de science-fiction) s'agrandit en proposant des textes dès 10 ans (plus de 100 pages) chez Mini Syros +. Emmanuelle Pelot [Ricochet]
Cote : GREV bleu
Qui réussira à sortir avec Miranda Mullaly, la fille la plus belle, la plus intelligente, la plus populaire de Penn Valley ? Sam, le clown de la classe ? Chollie, le cancre ? Duke, l’intello ? Chaque garçon élabore une stratégie pour attirer l’attention de la jeune fille : tenter de se faire élire délégué de classe à ses côtés (échec), lui donner la réplique dans la comédie musicale du collège (re-échec), déblayer la neige de son allée afin d’entrer dans les bonnes grâces de son père… Mais Miranda sait-elle seulement que ses admirateurs existent ? [Editeur]
Cote : GERH rouge