Frida a toujours vécu avec ses parents dans les marais isolés d'une province italienne. Alors qu'elle suit l'enseignement d'un pensionnat religieux, viennent les accusations envers son père, homme taciturne dont les villageois se méfient. Le procès pour meurtres et recel est expédié, Frida se retrouve orpheline. Un médecin de Bologne accepte alors de la recevoir, de finir de l'éduquer. Indépendante d'esprit, Frida se soumet pour survivre. Mais pourquoi le docteur a-t-il voulu l'examiner, mesurer la taille de son crâne ? Pourquoi se sent-elle épiée dans ses moindres comportements ? Frida, aidée en secret par des amis de son père, va se sauver des griffes d'une bourgeoisie hypocrite.
Dans une Italie encore largement conservatrice mais politiquement agitée, face à une science aux progrès plus qu'incertains, Frida trace son chemin sans presque se soucier de ce qui l'entoure. Même sans connaissances historiques, le lecteur comprend assez vite qu'elle est victime d'essais de morphopsychologie destinés à servir la criminologie. Soutenue par une famille de malfaiteurs dont les tendances révolutionnaires échappent à cette jeune fille sage, Frida se concentre cependant sur ses objectifs à elle : trouver sa place, venger ses parents. C'est une battante, une résistante dans un monde hostile qui n'est pas sans rappeler celui de Méto ou de Nox. Yves Grevet, d'une écriture perturbée et claquante au présent, nous fait ressentir ses émotions à travers son journal intime. Jour après jour, nous suivons sa peur, ses dissimulations (elle se déguise souvent), ses espoirs, sa colère... Avec cette belle héroïne au tempérament méditerranéen, nous apprenons qu'un destin n'est jamais tracé et que ceux qui ont le pouvoir n'ont pas forcément raison. Une leçon à prendre à travers les siècles et les histoires, rendue captivante par un auteur décidément attaché à nos libertés. Sophie Pilaire [Ricochet]
Cote : GREV rouge
Henri est le petit nouveau de la classe. Il s’assoit à côté de Manon, qui nous raconte les bizarreries de cet élève « qui vient de très loin », selon la maîtresse. Henri porte les stylos à sa bouche comme pour les découvrir, ne sait pas vraiment écrire. Mais quelques regards concentrés et des éclairs de lumière (ainsi que deux petits épis-antennes dans ses cheveux, que le lecteur est seul à voir sur les illustrations) augmentent encore le mystère. Dans la cour de récréation, les élèves se posent des tas de questions. Et que penser de l'après-midi, lorsque la maîtresse passe un temps infini à raconter des histoires après qu'Henri a bougé ses oreilles (Manon l'a bien vu) ?
Ce premier tome reste d'exposition, présentant la classe (les protagonistes) et la problématique essentielle : la différence, vue avec humour de la planète Mars ! Quoique le doute subsiste : Henri est-il simplement très réservé et Manon aurait-elle beaucoup d'imagination ? Première lecture intrigante agrémentée de dessins vivants, la série Henri promet de l'étrange et de la réflexion altruiste. Yves Grevet se pose lui aussi en auteur très singulier, rarement là où on l'attendrait... Sophie Pilaire [Ricochet]
Cote : GREV vert
Malgré son étrangeté, Henri est très vite devenu l’ami de Manon. D’ailleurs, elle est de plus en plus persuadée qu’il a réellement des pouvoirs extraordinaires. Et si une simple journée de classe, avec ses exercices de maths et ses jeux de récré, lui en apportait la certitude ? Si Manon a raison, comment aidera-t-elle Henri à garder son secret ? [Ricochet]
Cote : GREV vert