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- Royal special school / Yaël Hassan
Halloween approche à grand pas. Une occasion pour les plus jeunes de se plonger dans des histoires de fantômes. Et des fantômes, vous en rencontrerez dans Royal special school! Rose s'y retrouve propulsée pour une nouvelle rentrée, tout comme son grand-frère quelques années plus tôt. Sa mise-en-garde ne cesse de l'interroger. Mieux vaut bien choisir sa camarade de chambre... Une école "infernale"... Descendons de quelques pas jusqu'aux cuisines. Virginia, même âge mais condition sociale bien différente, s'escrime à préparer toute une série de plats - dont certains nous seront détaillés à la fin de l'ouvrage - pour les fortunées élèves. Des hôtes étranges qui apparaissent et disparaissent tout aussi soudainement... Des accidents non élucidés... Il n'en faut pas plus pour que nos deux héroïnes mènent l'enquête! Un roman en deux tomes qui mêle allégrement fantastique et policier au milieu d'un parfum de Shortbread et de oatcakes !
- Mangas... nouveautés programmées
Viens évaluer les séries de mangas : https://forms.office.com/r/ZedGRjfXXb
- Karine, dis pourquoi ...
Dis, pourquoi as-tu choisi un dragon ? T'es-tu inspirée de quelqu'un pour créer tes personnages ? Y aura-t-il une suite ? Où vis-tu ? Pourquoi le Japon ? Comment on écrit un livre ? Comment on le publie ? Karine Yoakim Pasquier s'est prêtée de bon cœur au jeu des questions en venant nous présenter son livre jeunesse sorti en avril 2022, A la poursuite du dragon ! Au cours de cette rencontre, les élèves ont donc appris comment est né ce roman. Un petit garçon, passionné de manga en est à l'origine. L'auteure était loin de penser l'éditer, répondant seulement à la demande pressente de son filleul. Et oui, il y aura une suite! Dès décembre ! Un second tome où nous retrouverons les héros du dojo, Eli, Néa, les sœurs sorcières sans oublier un incontournable dragon ! Auteurs en herbe ! La seconde partie a laissé la porte ouverte à la création! Qui, quoi, comment, pourquoi ? Podcast à retrouver prochainement !
- La terre des dragons
Une histoire originale de : Charlotte Solveig Léonore Elody Julla Phanuel Naruto (Arthur) Alix Ririne Ulilie Montage : Karine Yoakim Pasquier
- Les dévoreurs de mots
Le club de lecture de Corseaux vous présente la sélection 2022 du prix Enfantaisie...
- Rencontre avec Alain Gagnol
Deux élèves du club de lecture ont eu la chance de rencontrer le lauréat Alain Gagnol à l'occasion de la remise de son prix RTS Littérature Ados 2022. Comment avez-vous trouvé le titre (Même les araignées ont une maman) ? Vos livres vous suffisent-ils pour vivre ? Pourquoi avoir choisi le thème de la télépathie ? Êtes-vous marié (sic!) ? Pourquoi une telle fin à ce roman ? Autant de questions de la part des élèves! Un échange convivial et formateur qui, peut-être, sera à l'origine de quelques publications futures ! RTS
- Prix RTS Littérature Ados
700 élèves environ ont participé cette année au prix RTS Littérature Ados. Notre club, pour la troisième année consécutive, a dévoré les 5 livres en lice avant de choisir celui du scénariste, réalisateur de films d’animation et romancier Alain Gagnol. Une première sélection a eu lieu avec, comme ambassadeur, deux représentants des établissements. Pour nous, Océane et Baptiste. Ce dernier a été, samedi 9 avril, faire part aux autres cantons du choix vaudois. C'est sans surprise que nous pouvons enfin communiquer le résultat final : Même les araignées ont une maman a gagné ! Considéré «digne d’un Marvel !», «une romance mélangée à de l’aventure avec de la fiction et un côté policier.» L’histoire retrace la quête de Thomas dont le chat a disparu alors qu’un tueur d’animaux sévit en ville… Grâce à l’aide de sa voisine Emma, télépathe, les deux jeunes tentent de débusquer le tueur [ISJM, 13 avril 2022] Toutes nos félicitations à notre porte-voix préféré qui a su argumenter et convaincre si justement !
- L'ombre
Trois heures et quart. Du matin. Déjà, le sommeil m’abandonna. Ce n’était pourtant plus une surprise. Doucement, je sortis de mon lit. L’air froid du mois de novembre glaçait mes mains. Et pourtant, il m'était des plus agréable. Pas un bruit, à part une voiture solitaire au loin. Personne. Désert. Le calme absolu. Aussi étrange que cela puisse paraître, les nuits transformaient les villes en des villes fantôme. Ce fut pour cet aspect-là qu’elles devinrent rapidement mon moment favori. Mon secret le mieux gardé et pourtant, si accessible à tous ceux qui voulait s’y aventurer. Durant ces moments surréels, je me sentais surhumain. Et l’inhumain, aussi effrayant puisse-t-il être, m'avait toujours captivé. Sept heures, il était déjà temps pour moi de rentrer. Finis la solitude et le calme, bonjour monde de l’impatience et du bruit. Ma vie normale reprenait petit à petit. Sur le chemin de mon quotidien, je passais devant une petite maison. Je l’apercevais tous les jours en me rendant à l’arrêt de bus. On l’aurait dit tout droit sorti d’un rêve. Et quelque part, j’espérais un jour pouvoir y habiter. Elle possédait un charme fou, un petit rayon de lumière et d'originalité dans la banalité de cette ville. -Toi en revanche, tu es tout sauf un rayon de lumière, et tu es bien la dernière personne que l’on prendrait le soin d'admirer, s’exclama la voix désobligeante de mon esprit. Je n’en avais jamais croisé le propriétaire, mais le jardin, toujours tondu, les vitres, toujours propres, et les fleurs en parfaite santé témoignaient de la vie de cette maison. Malgré cela, elle restait le grand mystère de cette ville. La différence fait toujours jaser. Malheureusement pour moi, je ne pus m’attarder plus longtemps, le bus ne m'attendrait probablement pas éternellement. Dix-neuf heures, la fin de ma dure journée. Mais déjà, le bruit s’estompait, et la nuit nous accueillait. Le bus s’en alla et je me retrouvai seul, au milieu d’une route déserte. - Comme toujours, me rappela la voix qui tournait en boucle dans ma tête Dans les maisons, toutes éclairées d’une joyeuse lueur, les familles se retrouvaient, et le repas se partageait. - Pas comme la tienne, dont tu t'es volontairement éloigné, égoïste. Chez moi, seule la solitude m'attendait. J'ouvris la porte, grinçante, et m’aventurai dans l’antre sombre de mon appartement. La pièce se remplit d’une douce lueur jaune-orangé. L'aménagement, sobre et élégant à la fois, s’accordait parfaitement à l’ambiance que j’espérais pouvoir donner à mon appartement. Un endroit où finalement, je ne me sens pas comme étant étranger à mon propre environnement. Je n’en étais pas peu fier. -C’est sûr qu’au moins, seul, tu n’es pas rejeté Trois heures et quart du matin. Encore une fois, le sommeil m'avait quitté. Je sortis alors me promener. Les lampadaires projetaient mon ombre sur les façades des habitations. En passant devant ma préférée, j'aperçus une lueur. Je n'étais donc pas le seul insomniaque de cette ville. - Mais tu es toujours seul... Ce n’est pas comme si quelqu'un apprécierait ta présence. L’aube. Les fines gouttes de rosées matinales, sur un sol au repos. Les premiers rayons de soleil qui perçaient avec difficulté entre les feuilles sans vie des arbres. La vieillesse peut être magnifique, les feuilles de l'automne, nous le rappelaient chaque année, passant d’un vert uniforme à un panel de couleur incroyablement divers, avant de parsemer le sol en laissant la faux s’abattre sur leurs âmes. Ma saison préférée. Engloutie par le brouillard, je prenais le chemin de mon logement. Aujourd’hui sera une journée pluvieuse. Le bus arriva en retard. Je ne m’en inquiétai pas. Après tout par un matin brumeux, cela n'avait rien d'étonnant. Mais cet incident me causa hélas dix bonnes minutes de retard. - Ta présence est tellement accablante et lassante que jamais personne ne s’en soucierait. La nuit s'était déjà installée quand le bus me déposa. En chemin, je m’attardai devant la mystérieuse demeure. Parfois, je m'imaginai à quoi pouvait ressembler la vie ici, dans cette petite maison aux façades colorées. - Tu serais toujours seul, rêve pas, tu es si rebutant que même avec une belle demeure, jamais quiconque n'aurait l’incroyablement stupide idée de t’approcher. Au fond, cela ne changerait pas tellement. Même routine, mêmes insomnies. Mais quelque chose d’irrationnel m’attirait dans cet endroit. Je ne saurais le décrire, mais depuis que je l'avais découverte, cette maison m’obsédait. Il commençait à faire froid. Alors, sous un ciel constellé d’étoiles, je repris le chemin de mon actuelle demeure, dans le calme si caractéristique de la nuit. Mais, alors que je tournai le dos à cette maison, j’entendis la porte s'ouvrir. Et devant moi, j’aperçus sur le bitume humide de pluie le rayon de lumière qui s’échappait de l’ouverture. - Ce n’est pas pour toi, qui chercherait ta compagnie ? Tu repousserais même la plus altruiste des personnes. Ma curiosité l’emportant, je me retournai. Et sur le perron de la maison se tenait, immobile, une vieille dame, un sourire serein aux lèvres. De petite taille, elle portait autour de ses épaules un châle bleu nuit. Son visage rond, parcouru d’un labyrinthe de rides, me rappelait celui de ma propre grand-mère, morte depuis bien trop longtemps. Sur ces pommettes, le froid avait déposé son empreinte, laissant après son passage deux légères marques rosées, et ses yeux semblaient me fixer sans pour autant me voir. Ses cheveux s’apparentaient à des fils de soie, d’un blanc légèrement brillant sous l’éclat de la lumière, fins, coupés courts. Ses yeux d’un brun sombre soudain reprirent vie. Et, aussi rapidement qu’elle était apparue, elle se retira dans sa maison colorée. - Je te l’avais bien dit. Cette rencontre des plus brèves, si l'on pouvait l'appeler ainsi, me laissa en arrière-goût un sentiment particulièrement étrange. Mais je n’arrivai pourtant pas à mettre le doigt dessus. Trois heures dix. Encore et toujours ces insomnies. Dans le froid de la nuit, sous un tapis d'étoiles, je sortis de chez moi. Je décidai cette fois-ci de passer par un chemin différent, je devais me changer les idées. - Comme si cette tentative désespérée allez porter ses fruits, à croire que même le temps ne te permet pas d’arriver à former une idée intelligente, pauvre imbécile. Voilà trois semaines que je n’avais plus recroisé la propriétaire de cette demeure colorée. Soit ! Je devrais probablement attendre encore de nombreuses années pour un jour, au détour d’une rue, la croiser. Mes insomnies ne s’amélioraient pas, mais ne s’aggravaient pas non plus. L'automne avait bien entamé son chemin, et il avait laissé petit à petit la place à l'hiver. L'air se faisait plus frais, et l’on sentait que doucement Noël s’insinuait dans les pensées de tous. Je ne savais pas encore bien ce que je pourrais faire une fois la période venue. En effet, ma famille n’habitait pas tout près, et bien que je m'efforce de passer un peu de temps avec mes parents, cette année, ils m’avaient prévenu qu’ils prévoyaient de toute façon déjà autre chose. - Tu as certainement réussi à les faire fuir, tu répulserais toute personne saine d'esprit, tu ferais mieux d'arrêter d'essayer, ça en devient pathétique. Deux heures quarante-cinq. Je me réveillais en sursaut : un cauchemar. Cela ne m’arrivait pas souvent. - Ta présence seule s'apparente au plus sombre des cauchemars. N’arrivant pas à me rendormir, je sortis. Je n’étais pas repassé devant la maison colorée depuis un petit moment maintenant, et je décidai donc de prendre ce chemin-là pour ma balade nocturne. La maison rayonnait de cette légère lueur orangée, que j’y avait déjà aperçue lors de ma dernière promenade nocturne dans ce quartier-ci. De la fenêtre du premier étage se détachait une ombre d’une jeune adulte, à la silhouette gracieuse, de longs cheveux ondulant sur le creux de son dos. Ainsi donc, cette vieille dame ne vivait pas toute seule. Comment se faisait-il que je n'avais jamais vu personne sortir de cette maison, excepté lors de ma rencontre avec celle-ci ? Je sortis de ma réflexion. Le temps d’un battement de cil. Mais déjà l'ombre avait disparu. Voilà plusieurs nuits que je passais devant cette demeure. Je n’aperçus pas l'ombre à chaque fois, mais à chaque fois que je finissais par l’entrevoir, elle disparaissait brusquement, sans que je ne m'en aperçoive. - Tu fais fuir même les ombres, si seulement tu m’écoutais un peu plus tu comprendrais qu'il vaudrait mieux que tu disparaisses. De manière permanente. Pour le bien de tous. Je ne recroisais pas la vieille dame du perron. J’en arrivai donc à la conclusion que puisque je ne voyais jamais ces deux personnes, que je n'avais probablement fait que les imaginer. - Sans doute a-t-elle juste pris la sage décision de t’éviter. Samedi matin. Dehors, la pluie fredonnait sa douce mélodie, embaumant l’air de son doux parfum. Personne dehors. Je pris la décision de quitter mon canapé, d’enfiler mes chaussures, et mon anorak. - Hum hum, tu fais pitié, je t’en supplie, abrèges ce calvaire. Je fermai à clé la porte de mon appartement, descendis les escaliers, et sortis dehors. Les journées pluvieuses ressemblaient à la nuit. Les habitants restaient chez eux, et la ville était bien déserte. J'arpentais donc seules les petites rues, déambulant sans réel but. À un croisement, je crus reconnaître la vieille dame du perron. Et mon instinct me dicta de la suivre. - Tu n’arriveras qu’à la faire fuir, une fois de plus, tu es vraiment ignoble d'imposer ton existence au monde. Rentrant visiblement chez elle, elle semblait fatiguée. Chaque pas, plus lent que le précédent, lui demandait un effort démesuré. A cette vitesse, elle ne serait pas chez elle avant une éternité. Je m’avançai vers elle, brûlant de lui proposer mon aide. - Et chercher à me prouver que j’ai tort. J’ai très rarement tort. Tu n’arriveras qu’as aggraver ton cas. Sous la pluie, avec son mince gilet et son châle bleu nuit, le même que la dernière fois, elle rentrerait chez elle avec un rhume, dont elle ne se remettrait pas de sitôt. - Madame, puis-je vous aider ? Pas de réponse. - Ha, quelle situation ridicule, même les vieux ne veulent pas de ton aide, tu es répugnant. - Madame, voulez-vous bien me laisser vous aider ? Mais la vieillarde continuait son petit bonhomme de chemin, sans jamais se retourner, m'ignorant délibérément. Sans doute ne m’avait-elle tout simplement pas entendu. - Tu crois vraiment que ce n’est pas réfléchi comme action, l'espoir fait vivre, ne t’es-tu jamais demandé que tu devrais sans doute mieux faire le contraire. Je réessayais encore plusieurs fois, avant de jeter l'éponge, elle ne me répondrait pas. - Encore une fois, je t'avais prévenu. Je m’engageais alors sur le chemin de la forêt. Cela m’apaiserait sans doute. En rentrant, la nuit déjà commençait à tomber. Et alors que je passais devant la maison aux mille couleurs, j’aperçus l'ombre. Même emplacement, toujours. Le vent se leva.Je m’arrêtais deux minutes pour prendre le temps de la contempler. Cette fois elle ne disparut pas. Petit à petit, elle rapetissait. Étrange. Je me rapprochais alors de la fenêtre, comme attiré par une force invisible. - Tu sais, si tu sautais d’une fenêtre, tu ne manquerais à personne. - Mais tais-toi donc, ne comprends-tu pas tout le mal que tu lui cause ? s’exclama dans mon esprit une voix douce et mélodieuse, complétement inconnue. Plus de lueur. Je sortis de ma transe. Je me trouvais au milieu du jardin. Qu'est-ce que je faisais là ? Je n’en avais pas la moindre idée. Confus, je pris le chemin du retour. Le vent ne soufflait plus. Cette nuit, je dormis pour la première fois depuis bien trop longtemps la nuit entière. Janvier. Je n’avais plus revu l’ombre.Mes insomnies devenaient irrégulières. Deux heures. Plus tôt que d’habitude. Plus tard qu’il y a deux jours. - Même une tâche aussi simple que dormir, tu n’arrives pas à l’accomplir, je marque un point sur la cause perdue. Et ne vas pas penser que je suis le seul à être convaincu de ça ! Je me retrouvais devant la fenêtre de la maison aux mille couleurs. Elle m’attirait. - N’avais-tu donc pas compris ? Je passai devant chaque nuit d’insomnies. J’y vis l'ombre, dans la lueur orangée. Mon corps ne me répondit plus. - Arrête ! la douce voie réapparue. - Jamais il n’arrivera à se débarrasser de moi. - Stop ! Je suis entraîné vers la maison, mais je ne m’en rends pas vraiment compte. - Ce n’est qu’un incapable! - Mais quand vas-tu te taire ? - Même pas en capacité de faire une seule bonne action dans l’entièreté de sa vie. Comme dans un rêve. Je ne peux pas réagir. - Son existence ne cause que des problèmes, à tous ! - Tu le hantes depuis si longtemps, quand vas-tu cesser ? Et la fenêtre se rapproche. - Jamais, n’était-ce donc pas clair ? Jamais ça ne cessera ! Pas jusqu’à ce qu’il réalise que pour le bien de toutes les âmes dont il a croisé le chemin, comme réparation du mal que seul sa présence a causé, il se doit de faire un dernier plongeon, vers une nuit éternelle. Je sens mon poing me piquer, et un liquide s’en échapper, je ne sens pourtant pas de douleur. - C’est pourtant si simple, il y a dix mille manières de faire, si seulement il décidait enfin d’en finir. De quitter ce monde. De mourir. Et l'air se réchauffe. Et la lueur disparaît. Et les voix se turent. Dans cette petite ville se trouve une maison aux mille couleurs. Personne n’en voit jamais le propriétaire, pourtant le jardin toujours tondu, les vitres toujours propres et les fleurs en parfaite santé témoigne qu’elle est habitée. Un petit rayon de couleur dans la banalité de cette ville. Pourtant, dans le silence de la nuit, on peut y apercevoir l'ombre d’un jeune homme à la fenêtre. Le temps seulement d’un battement de cil. Et les jours de pluie, un vieillard recourbé sur lui-même, à l’écharpe bleu nuit, arpente les rue désertes, se rendant à son domicile, sans jamais s'arrêter, n’acceptant jamais d’aide, aucun mot n’entrouvrant jamais ses lèvres.
- Le passé ne s’efface jamais
Le passé ne s’efface pas, même dans la tombe. Alison était là, à genoux dans le cimetière devant la tombe de son amie Zia, qui avait été retrouvée morte dans la forêt, sans explication, sans preuve, sans personne, sans coupable. Alison ne laissait rien paraître, mais à l’intérieur quelque chose s’était évanoui en même temps que le cœur de Zia lâchait. Était-ce dû au chagrin, à la peur ou au soulagement ? Dans la tombe, elle avait emporté secret, vie et douleurs. Personne ne savait comment elle avait rendu l’âme. Une chose était sûre, elle avait été assassinée, le jour de son anniversaire. Zia venait d’avoir 16 ans et elle était maintenant connue dans les journaux pour avoir fait les gros titres: « Zia, une jeune fille mystérieusement assassinée le jour de son anniversaire. » « Elle aurait adoré cela », se dit Alison. Zia était très différente d’Alison. Elle adorait avoir toute l’attention sur elle. C’était une fille très jolie aux longs cheveux blonds, avec des yeux bleus enivrants qui vous hypnotisaient à volonté. Elle faisait fureur dans son lycée, mais même si elle était populaire, beaucoup de gens la détestaient. Cependant, elle préférait garder le secret de peur d’être menacée et humiliée devant tout le monde. Sa seule vraie amie était sûrement Alison, qui elle, était vraiment à l’opposé. Elle avait un cœur pur, détestait être au centre de l’attention et aurait été horrifiée si elle avait fait les gros titres. « Zia, je suis sûre que tu dois adorer la façon dont tu es morte, dans une vague de mystère et dans les journaux », chuchota Alison seule dans le noir du cimetière. Une larme coula sur sa joue en voyant le prénom gravé à jamais sur cette tombe. « Mon secret a péri avec toi, mais même morte on parle encore de toi. Tu faisais ressortir le plus noir en moi, qui le fera à présent? Personne! cria-t-elle en rompant le silence pesant. Toi qui a toujours cru à la réincarnation, aux fantômes et aux esprits, j’espère que tu constates enfin par tes propres yeux que j’avais raison et que ce ne sont que des histoires. Tu étais loin d’avoir une âme pure, mais au fond tu ne peux t’en prendre qu’à toi. Je t’aimais, tu faisais ressortir le sombre en moi et le plus dangereux. Je te hais pour cela, mais tout est effacé maintenant que tu as péri. » Elle se leva après le dernier mot qu’elle avait prononcé. Une sensation de soulagement la traversait comme si l’âme de Zia allait cesser de la hanter pour toujours. Elle venait de rompre les liens d’une relation toxique, tout venait de sortir, elle se sentait vide et sans regret. J’aurais dû te le dire dès le premier jour, tu m’aurais ainsi pas fait vivre un enfer sur terre. La nuit fut courte pour Alison, elle rêvait en boucle que Zia ressortait de sa tombe, révélait la vérité, et mettait à jour la noirceur d’Alison, qui était la première de classe, un modèle pour tout le monde. Puis soudain la porte s’ouvrit à la volée, réveillant Alison qui se répétait les derniers mots de Zia dans son rêve « Que je sois morte ou vivante, tout le monde paie les dettes qu’il a envers moi, même toi! » La porte faisait face à un couloir vide et sans vie. « Sûrement un courant d’air », se dit Alison, plus pour se convaincre qu’autre chose. Elle ressentait toute la fureur de Zia qui lui transperçait les poumons, la privant d’air et de vie. Elle pensait que tout se terminerait une fois qu’elle serait enterrée, il fallait croire que non. Elle en avait la chair de poule rien qu’en y pensant, elle n’était qu’un pantin tandis que Zia tirait les ficelles. La nuit fut agitée. Elle se tournait et retournait dans son lit, en repensant à toute sa vie qui avait commencé le jour de leur rencontre. Dès le lendemain dans les couloirs du lycée, son casier vide, qu’avait tant de fois claqué Zia pour montrer sa colère, ne se fermerait plus jamais de cette manière. Plus jamais elle ne traverserait les couloirs de ce lycée, à ses côtés Zia, qui lui racontait tous les potins du jour sur tout le monde. Alison n’y avait jamais prêté grande attention, mais regrettait. Comment pouvait-elle savoir autant de secrets sur toutes ces personnes. Alison savait très bien ce qu’elle faisait de tous les secrets y compris ceux qu’elle ne lui racontait pas. Elle les gardait dans sa tête pour faire chanter les gens comme bon lui semblait. Même les enseignants étaient sous son emprise, ainsi que ses propres parents. L’enfant naïve qu’était Alison ne s’était jamais doutée de cela jusqu’au jour où elle s’était introduite par effraction dans la salle des maîtres pour accéder aux archives. C’était un jeudi après les cours, il ne restait que quelques rares passants qui erraient dans les couloirs, quand elles s’étaient lancées dans les ennuis. - Pourquoi on fait cela, il suffit que tu travailles un minimum et tes notes s’amélioreront. - Tout le monde n’est pas comme toi, Alison, puis j’ai d’autres choses à faire que de travailler. Surtout que si je veux pouvoir sortir samedi, j’ai intérêt à avoir un bon bulletin. - Si on se fait prendre, tu auras plus qu’une mauvaise note, crois-moi, et moi de même. - Je te dis de ne pas t’inquiéter. A ce moment-là, Alison ne comprenait pas la signification de ses paroles, mais n’eut pas le temps d’y réfléchir, car elles se heurtèrent au proviseur. Alison sentit la panique monter, des lumières rouges commençaient à s’allumer dans sa tête, il fallait qu’elle coure, qu’elle parte, qu’elle s’enfuie. Ses parents allaient la tuer, la punir, elle ne ressortirait plus jamais de chez elle, elle serait bannie de la famille à tout jamais. Elle était tellement occupée à s’imaginer le pire, qu’elle ne comprit pas immédiatement que Zia était en train de retourner la situation à son avantage. - Je vous conseille de ne rien faire, nous deux savons très bien comment réagirait votre femme si on venait à apprendre la nouvelle, de même que votre carrière qui partirait en fumée, dit Zia d’un ton malicieux. - Un vous verrez, vous vous ferez prendre à votre propre jeu. - Peut-être, Monsieur le proviseur, mais pour l’instant vous allez me faire plaisir de mettre un A+ à mon devoir de chimie, dit-elle en claquant la porte avec Alison qui la suivait de près. Alison fut sortie de ses souvenirs par la sonnerie qui annonçait le début des cours, là où elle n’était pas, ce qui voulait dire heure d’arrêt à la fin de l’école. A la fin de sa journée quelque peu ennuyante, elle se dirigea vers la salle de colle et s’assit à une table tout au fond, loin du superviseur, de peur d’être remarquée. Toute chance de réussite fut ruinée quand la sonnerie de son téléphone vibra. Elle le maudissait à l’intérieur, mais ce sentiment fut vite remplacé par la surprise, puis par la peur. Elle relut le message pour être sûre, mais sans aucun doute possible, il était clairement marqué « On essaie de fuir, tu remets la faute sur moi, mais tu te trouves là où tout a commencé, je ne fais que révéler ce que tu caches. Z. » Son cerveau mit du temps à réagir. Là où tout a commencé… quand un déclic se fit dans sa tête. Elle se trouvait dans la même salle, assise à une table, quand Zia était apparue et avait exigé qu’Alison parte de sa place habituelle. C’est comme ceci que leur histoire avait commencé chez le proviseur, pour des travaux d’intérêt suite à une dispute aux heures d’arrêt. Seule Zia pouvait savoir où elles s’étaient rencontrées. Sa tête commençait à bourdonner. Trop d’informations et de questions venaient en même temps. Qui avait tué Zia? Était-elle vraiment morte? Qui écrivait ces messages en signant Z.? Trop de questions dans la tête… Elle se dirigea vers sa maison les jambes tremblantes et la gorge nouée, la paranoïa l’emportant sur la peur. Elle s’enferma dans sa chambre pour essayer de bloquer ses pensées plus mystérieuses les unes que les autres. Quand son téléphone recommença à sonner, son cœur s’arrêta et une fraction de seconde elle s’immobilisa. Elle était incapable de communiquer à son corps le moindre mouvement, comme bloquée. Puis une fois reprise en main, elle lut le message. « Tu es seule et sans amie, j’étais tout pour toi, et toi tu m’insultes une fois sous terre. Si tu enterres un secret, il finira par sortir, quoi que tu fasses. Z. » Puis la fenêtre s’ouvrit brusquement, laissant entrer le vent hurlant, annonçant la venue d’une tempête effroyable qui s’approchait à grand pas. Alison allait fermer la fenêtre quand elle vit dans la maison d’en face, dans la chambre de Zia, du feu sortir par la cheminée et les rideaux qui flottaient au vent. Elle aperçut une ombre derrière une fine couche de pluie. Avait-elle rêvé ou halluciné? Le doute la hantait de l’intérieur, il fallait qu’elle vérifie. Elle se précipita sur le perron d’en face qui était abandonné depuis la mort de Zia. Elle poussa la porte et marcha sur le parquet qui grinçait à chaque pas. Tant de choses s’étaient passées dans cette maison. Elles avaient vraiment créé de vrais liens, mais une sonnerie la ramena à la réalité froide et triste. Les messages la hantaient. Celui-là ne laissait aucun doute, quelqu’un l’espionnait. « S’introduire chez les autres c’est mal, et tu le sais très bien. Z. » Sa vision commençait à devenir floue suite à la panique. Sa gorge sèche l’empêchait de respirer correctement. Quelqu’un surveillait ses moindres faits et gestes. Elle allait partir, quand elle entendit des pas à l’étage. Elle monta les escaliers quatre à quatre, puis courut dans la chambre de son amie morte. Le feu crépitait dans la cheminée mais personne ne se trouvait aux alentours. Elle s’approcha lentement de la cheminée. A chaque pas, elle se sentait observée, le parquet grinçait, elle vérifia chaque recoin de la chambre mais personne ne se trouvait là, il n’y avait aucun signe de vie dans la pièce. Qui avait allumé le feu? Elle préférait partir, et vite, surtout qu’on commençait à entendre l'orage se rapprocher. Elle prit le seau d’eau pour éteindre le feu, mais vit ce qui brûlait: des photos d’elle et Zia. Elles étaient proches et amies, mais leur sourire était faux. Il y avait également un mot, déjà bien noirci par les flammes, qui disait: « Tu veux m’oublier et me faire porter toute la responsabilité, moi j’assume et je te brûle, en enfer ou sur terre. Z. » Alison fit un bon en arrière. Qui était là, qui se cachait sous l’identité de Z.? Elle avait le cœur qui allait exploser, elle sentit ses jambes trembler. Elle n’allait pas tenir longtemps, tout son monde s’écroulait. A l’extérieur, le tonnerre grondait, comme pour manifester sa colère. Sa vue se brouilla, puis soudain plus rien, uniquement un téléphone qui sonnait. D’une main tremblante, elle prit le téléphone et l’approcha de son oreille, puis une voix murmura: « C’est moi, tu vas payer les conséquences, on sait toutes les deux qui m’a assassinée, sans pitié. Tu vas le regretter, maintenant ou dans le futur, la vérité va éclater sous la torture, tes dettes seront payées. » Il n’y avait plus de doute possible, mais comment avait-elle pu en arriver là? Tout espoir de vie s’était envolé cette nuit-là, où tout avait dégénéré. Elle n’alla pas au bout de sa réflexion, car l’éclair frappa la maison hantée par les fantômes du passé. Alison sauta par la fenêtre juste à temps, et la dernière chose qu’elle vit fut Zia dans la chambre lui criant « Tu périras, on se reverra. » Était-elle folle ou non? Seule Zia le savait, allongée dans sa tombe. De lourds secrets, enterrés avec la mort, périssent, mais ressuscitent si on les rappelle.
- Prix Enfantaisie
Le prix Enfantaisie ne s'adresse pas qu'aux élèves de 10-12 ans. Le club de lecture de Corseaux y a participé pour les romans mais deux classes de Corsier ont dévoré 5 livres pour élire le meilleur album selon eux. En lice : Les votes sont enfin tombés : Des choix constants mais dans un ordre différent !
- Délibérations cantonales
Le club a tranché. Le livre qui a obtenu le plus de suffrage au sein de notre établissement est Même les araignées ont une maman. Afin de transmettre notre voix, Océane et Baptiste se sont rendus à Pully mercredi dernier. Voici donc un bref retour de ce débat. Phalaina / Alice Brière-Haquet. Trop dur à suivre et surtout très compliqué au début. Les indices disséminés dans le livre peuvent aussi bien motiver le lecteur que le freiner. L'auteur les "éparpille" et nous nous retrouver comme un papillon à butiner de fleurs en fleurs. Olympe de Roquedor / Jean-Philippe Arrou-Vignod et Fançois Place. Trop prévisible, peut-être. La présence des illustrations est-elle une entrave à l'imagination ? Certes, il y a un gros travail de recherche documentaire (début de la Renaissance) mais cette richesse linguistique dissuade parfois et le lecteur abandonne. Roman de cape et d'épée. Une grande aventure réunissant une multitude de petites. J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle / Jo Witek. Assurément le roman qui a suscité le plus de discussion. Les droits de la femme, l'universalité du mariage forcé... La résistance mentale suffit-elle à remplacer la résistance physique ? Silent Boy / Gaël Aymon. Devrait sensibiliser à des thématiques comme le harcèlement, l'homophobie et le suicide. Mais le livre est trop court aux yeux des élèves, même s'il est publié dans une collection (Court toujours) qui justement adopte cette politique d'édition. Pour eux, plus un livre est long, plus on s'imprègne des images. Les pages nous font aimer le livre. Les thématiques sont "juste" soulevées. La conséquence d'un suicide sur les "bourreaux" n'est pas exemple pas analysée. Finalement, ce serait presque dangereux! Même les araignées ont une maman / Alain Gagnol. Curieusement, peu de discussions. Tous ont apprécié tant la thématique que le fait que ce soit un roman choral (trois voix, celle de Thomas, d'Emma et du tueur). Un grand grand merci aux lecteurs et aux porte-voix!!! Et bravo à Baptiste pour son élection. Rdv aux délibérations finales le 9 avril prochain !!!
- Même les araignées ont une maman / Alain Gagnol
Depuis quelque temps, Thomas ne dort plus. Il a de quoi être inquiet: son chat a disparu alors qu'un tueur d'animaux sévit en ville... Une nuit, il distingue une silhouette dans son jardin. Malgré le masque d'opéra chinois qui cache son visage, Thomas reconnaît Emma, sa voisine. Ce qu'il ne sait pas encore, c’est qu'Emma est télépathe, et que ce don extraordinaire pourrait peut-être les mener jusqu'au tueur. Ou mener le tueur à eux. RTS.ch